Les dirigeants d’Aylo soutiennent avoir lancé, il y a un an, un mécanisme qui « surpasse toutes les exigences réglementaires », dans tous les pays où ils sont présents, pour s’assurer que les vidéos pornographiques téléversées sur leurs sites montrent des adultes consentants.

Vérification d’identité

Pour obtenir un compte de fournisseur de contenu sur Pornhub, YouPorn ou RedTube, les utilisateurs doivent d’abord fournir à Aylo un document officiel avec photo (passeport, permis de conduire) prouvant leur âge. L’authenticité du document est vérifiée par une firme externe, puis l’équipe de modérateurs d’Aylo installés à Chypre doit « valider manuellement » chaque inscription. Aylo refuse de dévoiler combien de modérateurs elle emploie.

« Performeurs » et « coperformeurs »

Chaque personne qui téléverse une vidéo sur le site – un « performeur », dans le jargon d’Aylo – doit se soumettre à ce processus d’identification. Toutes les autres personnes qui apparaissent dans une vidéo soumise – les « coperformeurs » – doivent aussi s’y plier et donner leur accord explicite pour chaque vidéo dans laquelle un « performeur » les a identifiées.

Et si on ne voit pas les visages ?

Dans certaines vidéos, les visages des acteurs n’apparaissent pas. Solomon Friedman, vice-président chez Ethical Capital Partners, affirme que les modérateurs demandent alors aux acteurs de leur envoyer une photographie de leurs tatouages ou de traits caractéristiques (comme un grain de beauté) qui sont comparés à la vidéo soumise pour valider l’identité des participants.

Chaque vidéo regardée de A à Z

Le commissaire à la protection de la vie privée du Canada affirmait, dans un rapport très sévère publié la semaine dernière, que les modérateurs d’Aylo doivent visionner jusqu’à 60 vidéos par heure. « Ce processus a été complètement revu. Il n’y a plus de minimum de vidéo à valider » par quart de travail, affirme Solomon Friedman. « Chaque vidéo doit être revue du début à la fin, sans exception », avant d’être autorisée pour la diffusion, dit-il. Si des signes de non-consentement sont détectés, la vidéo n’est pas autorisée.

Retrait de vidéos sur demande

Les participants peuvent retirer leur consentement et demander le retrait d’une vidéo à tout moment, sans donner de justification. « Le contenu est immédiatement retiré, sans délai, sans enquête », affirme M. Solomon.

34 000 mots bannis

Plus de 34 000 mots-clés qui évoquent des actes sexuels non consentis ou illégaux sont interdits sur la plateforme d’Aylo pour décrire les vidéos. Le mot « viol », par exemple, est banni, mais pas le mot « violemment ». D’autres mots-clés déclenchent une alerte qui oblige les modérateurs à évaluer le contexte de la vidéo. L’historique des mots-clés utilisés par chaque fournisseur de contenu est accessible aux modérateurs pour prendre leur décision.