(Ottawa) Le ministre fédéral de l’Énergie, Jonathan Wilkinson, affirme que la technologie de captage du carbone n’est ni trop coûteuse ni inefficace.

M. Wilkinson se porte à la défense de ce procédé à la suite de l’abandon d’un projet très médiatisé de séquestration du carbone en Alberta, en raison de son rapport coût/bénéfices peu intéressant.

Capital Power, une compagnie d’électricité d’Edmonton, a mis fin la semaine dernière à son projet de construire un système de captage du carbone de 2,4 milliards à sa centrale au charbon et au gaz naturel de Genesee, affirmant que ce ne serait pas rentable.

Selon M. Wilkinson, ce n’est pas un signal contre le captage du carbone.

PHOTO SEAN KILPATRICK, LA PRESSE CANADIENNE

Le ministre fédéral de l’Énergie Jonathan Wilkinson

« Il existe un certain nombre de voies différentes pour que Capital Power soit en mesure de répondre aux exigences des réglementations sur les carburants propres ou l’électricité propre qui entreront éventuellement en vigueur », a-t-il affirmé.

« Ils ont pris la décision commerciale de pouvoir répondre à ces exigences d’une manière différente. Mais comme je l’ai dit, il y aura de nombreuses approches différentes dans différents secteurs qui, je pense, utiliseront la technologie de captage du carbone. »

Greenpeace Canada a également publié cette semaine un rapport montrant que Shell Canada avait obtenu une aide financière spéciale après avoir déclaré au gouvernement de l’Alberta que, même avec des subventions couvrant 60 % des coûts, elle ne pouvait pas rendre viable un projet de captage du carbone.

Le ministre Wilkinson affirme que la technologie s’améliore constamment et devient moins coûteuse, et que la tarification du carbone donne également du sens aux coûts du captage.

« Les technologies de capture et de séquestration du carbone s’améliorent et, au fil du temps, elles deviennent moins coûteuses, comme toutes les autres technologies, a-t-il expliqué. Pour ceux qui disent que la technologie n’a pas fait ses preuves, je leur dirais simplement que ce n’est pas vrai. La technologie de base existe depuis longtemps. C’est une question d’échelle et une question de coûts. »

M. Wilkinson et sa collègue des Finances, Chrystia Freeland, affirment tous deux que les partis d’opposition doivent aider le gouvernement à adopter une loi pour mettre en place le crédit d’impôt à l’investissement pour le capital investi dans des projets de captage. Celui-ci est promis depuis longtemps et doit donner aux entreprises de la prévisibilité.

L’Agence internationale de l’énergie prévoit que la capture et la séquestration du carbone devra représenter 15 % des réductions d’émissions mondiales d’ici 2050 pour atteindre le zéro net, où toutes les émissions seront éliminées ou captées.

« Son utilisation accrue figure dans la combinaison de toutes les voies crédibles pour atteindre la carboneutralité d’ici 2050 », peut-on lire dans le plan climatique du Canada.

Le dernier rapport national sur les émissions, publié la semaine dernière, montre qu’en 2022, le Canada avait capté et stocké un total de 7,2 millions de tonnes de dioxyde de carbone depuis 2017, la majeure partie dans l’installation Quest CCS de Shell Canada, dans son usine de valorisation de Scotford, au nord d’Edmonton.

Shell a couvert environ les trois quarts des 1,1 milliard de coûts d’investissement et d’exploitation de l’installation Quest grâce à des subventions provinciales et fédérales, et le reste provenait de la vente de crédits de carbone générés par le piégeage des émissions de carbone.

Un porte-parole de Shell a déclaré mercredi dans une déclaration à La Presse Canadienne que les crédits supplémentaires constituaient un « mécanisme novateur permettant de rendre possible l’investissement dans le projet Quest CCS ».