(Québec) La fondatrice de Ma place au travail, Myriam Lapointe-Gagnon, pressentie comme candidate pour Québec solidaire, le Parti libéral qui tente de pallier l’annonce prochaine du départ de son ténor économique Carlos Leitão, la Coalition avenir Québec qui mise sur le directeur d’un organisme communautaire pour ravir Jonquière au Parti québécois…

La saison des candidatures et des investitures bat son plein à trois mois du déclenchement de la campagne électorale. Il reste trois semaines à la session de l’Assemblée nationale, qui prendra fin le 10 juin. La pause parlementaire de cette semaine est l’occasion pour tous les partis de dévoiler des membres de leur équipe électorale.

Trois chefs annonceront des candidatures le même jour, ce jeudi, ce que l’on voit rarement. Le premier ministre François Legault présentera le directeur du Patro de Jonquière, Yannick Gagnon, dans Jonquière, une circonscription péquiste menacée à la suite du départ de Sylvain Gaudreault.

M. Legault chassera encore en terres péquistes très bientôt, sur la Côte-Nord, pour confirmer la candidature du maire de Baie-Comeau, Yves Montigny, un nom qui circule dans les médias locaux depuis quelques jours déjà. Il s’agit du frère d’Éric Montigny, professeur au département de science politique de l’Université Laval et ancien conseiller de Mario Dumont à l’Action démocratique du Québec.

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Yves Montigny, maire de Baie-Comeau

La Coalition avenir Québec (CAQ) a confirmé officiellement cette semaine la candidature de l’ex-mairesse de Longueuil et ancienne députée bloquiste Caroline Saint-Hilaire dans Sherbrooke, comme La Presse le révélait au début du mois.

La cheffe du Parti libéral du Québec (PLQ), Dominique Anglade, sera dans Nicolet-Bécancour, où elle annoncera que la présidente de l’association libérale locale, Marie-Josée Jacques, portera les couleurs du parti aux élections. C’est aussi un candidat issu du sérail libéral qui sera sur les rangs dans Châteauguay : le président de l’association locale, l’avocat Jean-François Primeau, qui a travaillé avec les anciens députés Jean-Marc Fournier et Pierre Moreau.

Au cours des prochaines semaines, Dominique Anglade présentera l’ex-chef de l’opposition officielle à la Ville de Laval et candidat déçu à la mairie Michel Trottier dans Sainte-Rose. C’est la seule circonscription de la CAQ dans l’île Jésus, représentée par Christopher Skeete.

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Michel Trottier

L’ex-ministre des Finances et député de Robert-Baldwin Carlos Leitão annoncera son départ de la vie politique prochainement – tout comme sa collègue Kathleen Weil, ce qui porte à 13 le nombre de départ sur 27 députés. La perte de M. Leitão sera lourde pour le PLQ, et on remplace difficilement une telle pointure. On remarquera tout de même que Dominique Anglade a dévoilé quelques candidatures économiques récemment, comme Frédéric Beauchemin, ex-directeur général et chef des marchés des capitaux à la Banque Scotia.

La cheffe libérale a promis de laisser les membres de son parti choisir leur candidat aux élections générales dans « une bonne majorité » des circonscriptions. Or, les quelques « investitures ouvertes » qui ont été lancées jusqu’ici n’ont donné lieu à aucune course, puisqu’un seul candidat était en lice. On promet toutefois une bataille dans Chapleau, en Outaouais, où au moins trois candidats se sont manifestés.

À Québec solidaire (QS), quelques luttes internes ont déjà eu lieu. Certaines ont laissé des traces. Dans Maurice-Richard, les membres du comité de coordination du parti ont démissionné en bloc à la suite de la défaite de Raphaël Rebelo lors de l’assemblée d’investiture. M. Rebelo était le candidat en 2018 et a terminé deuxième derrière Marie Montpetit avec 530 votes d’écart. C’est Haroun Bouazzi, vice-président adjoint de la Banque de développement du Canada, qui représentera QS cette fois. Il avait l’appui des co-porte-paroles Gabriel Nadeau-Dubois et Manon Massé.

Une autre bataille se dessine dans Taschereau, à Québec. Manon Massé a recruté Étienne Grandmont, directeur de l’organisme Accès transports viables, alors que la députée Catherine Dorion se range derrière Madeleine Cloutier pour lui succéder. Mme Cloutier était la colistière de Jackie Smith, de Transition Québec, lors des élections municipales dans la capitale.

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Madeleine Cloutier a reçu l'appui de Catherine Dorion pour lui succéder. Elle devra d'abord remporter l'investiture contre Étienne Grandmont.

Dans Rivière-du-Loup–Témiscouata, l’assemblée d’investiture de Québec solidaire prévue à la mi-juin est repoussée de quelques jours ou de quelques semaines, alors que la candidature de Myriam Lapointe-Gagnon est pressentie. La principale intéressée dit « ne pas être candidate pour QS ni pour un autre parti actuellement ». Le parti soutient qu’il n’a pas d’annonce à faire pour le moment. Mais les pourparlers vont bon train. Pour conserver sa circonscription, la CAQ mise sur l’attachée de presse de la ministre du Tourisme Caroline Proulx, Amélie Dionne, ex-conseillère municipale de Rivière-du-Loup. Elle est la fille d’un ancien maire dans la région, Jean-Guy Dionne, et la sœur de Manuel Dionne, directeur des relations médias du premier ministre François Legault.

De son côté, le Parti québécois espère reprendre Taschereau en misant sur une candidature au profil semblable à celui d’Étienne Grandmont, le choix de l’establishment de QS. Sa candidate sera Jeanne Robin, directrice principale de l’organisme Vivre en ville, a annoncé Paul St-Pierre Plamondon mercredi.

De l’autre côté du fleuve, le chef du Parti conservateur du Québec (PCQ), Éric Duhaime, présentera sa candidate dans un terreau fertile pour sa formation, Lévis, où siège le député caquiste François Paradis, président de l’Assemblée nationale. C’est sa deuxième annonce dans Chaudière-Appalaches : il a recruté le maire de Saint-Lambert-de-Lauzon, Olivier Dumais, dans Beauce-Nord, autre circonscription caquiste. Le PCQ est deuxième dans la grande région de Québec, selon les sondages.