Québec a confirmé lundi un investissement de 6,7 milliards dans le réseau routier, maritime, ferroviaire et aéroportuaire de la province jusqu’en 2024, réservant notamment un peu plus d’un milliard pour les routes de Montréal. Une série de chantiers sont ainsi visés.

Dans la métropole, l’argent ira à une trentaine de projets identifiés comme étant « prioritaires » dans le contexte de la relance économique. Parmi eux, on parle notamment de la réfection du pont Pie-IX, de la réfection des tunnels Ville-Marie et Viger et de la réparation du tunnel de Liesse, sur l’autoroute 13. On inclut aussi la reconstruction de deux ponts d’étagement en piteux état : celui de l’autoroute 520, au-dessus des rues McArthur et Hickmore, et celui du boulevard des Galeries-d’Anjou, surplombant l’autoroute 40.

Plus à l’ouest, dans le secteur de Lachine, le pont d’étagement de la 1re Avenue sera aussi retapé et des murs de soutènement seront installés au-delà de l’autoroute 20, pour assurer la sécurité des usagers et préserver la qualité de la chaussée. Diverses opérations de « maintien d’actifs » sont aussi prévues sur de grandes installations, dont la réparation des bretelles sur l’échangeur Saint-Pierre et des structures surélevées de la route 136, entre le tunnel Ville-Marie et l’échangeur Turcot.

Fait à noter : Québec réserve aussi dans ce plan une enveloppe de 4 millions pour entamer des « travaux préparatoires » en lien avec le troisième lien, à Lévis.

« Ce sont des travaux préparatoires qui vont prendre forme dès cet automne pour préparer le lieu du tunnel dans les prochaines années. On veut aller plus loin qu’une coupe de gazon, alors ce sont des travaux d’élargissement et tout ça », a indiqué lundi le ministre des Transports, François Bonnardel, en promettant de présenter un projet de troisième lien « remodelé » dans les prochaines semaines.

Début février, Québec avait reconnu qu’il retournait à la planche à dessin pour son projet de troisième lien autoroutier entre Québec et Lévis, songeant à diminuer le nombre de voies prévues pour les automobilistes dans ce tunnel qui devait coûter jusqu’à 10 milliards. « Le ministre des Transports est en train de voir si ça prend deux voies de plus, quatre voies de plus. Est-ce qu’au total, on a besoin de deux voies, quatre voies, six voies ? C’est ce qu’on est en train de regarder », avait alors lancé le premier ministre, François Legault.

Des mesures de mitigation

À l’échelle de la province, environ 5 milliards iront dans la réfection de chaussées et de structures, dont près de 2,3 milliards pour rendre le réseau plus sécuritaire et « afin de donner suite à des recommandations du Bureau du coroner » suivant différents accidents, notamment. Québec réserve aussi 1,7 milliard pour des projets maritimes, 225 millions pour des projets ferroviaires – dont 15 millions pour rénover des ponceaux situés sur des emprises abandonnées – et 113 millions pour des projets aéroportuaires.

La ministre déléguée aux Transports et responsable de la Métropole, Chantal Rouleau, a promis lundi que des mesures de mitigation seront mises en place pour limiter les impacts sur la circulation.

« Parfois, on va parler de voies de contournement. On peut parler d’augmenter le réseau d’autobus. C’est ce qu’on a vu par exemple dans le cas du pont de l’île aux Tourtes lorsqu’il y a eu les travaux d’urgences qu’on a dû réaliser », a-t-elle dit, en rappelant que des sommes iront importantes iront aussi à la réparation permanente de ce pont.

« On propose aussi toujours de prendre le transport collectif. C’est mieux que d’attendre en voiture dans une file », a enchaîné Mme Rouleau. Elle exclut toutefois pour le moment de diminuer le coût du transport collectif dans les secteurs les plus touchés. « Le coût du transport collectif n’est pas nécessairement un argument pour ne pas le prendre, parce qu’il est déjà plus économique que le coût de l’essence ou le coût de stationnement », a conclu la ministre.