Les garçons de 12 à 17 ans ont repris l’activité physique depuis la pandémie, mais pas les filles, révèlent des données publiées par Statistique Canada mercredi. Les adultes, eux, ont maintenu leur niveau d’activité physique, même que les plus âgés sont plus actifs par rapport à 2018. Mais jeunes et moins jeunes passent tous plus de temps devant leurs écrans.

Les filles bougent moins

Avant la COVID-19, 54,3 % des garçons respectaient les recommandations en matière d’activité physique, soit faire une heure de sport par jour, contre 44,7 % des filles. Ces chiffres ont chuté pendant la première année de la pandémie, de septembre à décembre 2020, pour atteindre 39,5 % chez les garçons et 34,8 % chez les filles. Ils ont ensuite remonté en 2021, mais sans atteindre le niveau prépandémique : en 2022, 52,2 % des garçons respectaient les recommandations en matière d’activité physique, contre seulement 35 % des filles.

PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE

Avant la COVID-19, 54,3 % des garçons respectaient les recommandations en matière d’activité physique, soit faire une heure de sport par jour, contre 44,7 % des filles.

Les barrières à la pratique du sport

Les filles ont toujours pratiqué moins de sports que les garçons, rappelle Geneviève Leduc, conseillère principale aux programmes chez Fillactive. Les résultats de Statistique Canada ne sont donc pas si étonnants, selon elle. « On connaît les barrières à la pratique de l’activité physique chez les filles. Elles craignent souvent d’être jugées, elles peuvent manquer d’estime de soi ou manquer de confiance dans leurs habiletés physiques. Et il y a la puberté qui vient jouer contre elles à un certain âge », explique la spécialiste de l’activité physique chez les adolescentes. « Tout mis ensemble, ça fait qu’il faut travailler plus fort pour faire activer les filles, surtout à l’adolescence », dit-elle.

Les aînés plus actifs

Chez les adultes, seuls les hommes de 18 à 64 ans ont réduit le temps consacré (- 17,5 minutes par semaine) à leurs activités physiques entre 2018 et 2021. À l’inverse, ce temps a augmenté de 8,4 minutes par semaine chez les femmes de 18 à 64 ans et de 30 minutes par semaine, rien de moins, chez les personnes de 65 ans et plus. La Société canadienne de physiologie de l’exercice (SCPE) recommande 150 minutes d’activités d’intensité moyenne à élevée par semaine pour les adultes.

Temps d’écran en hausse

En parallèle de l’activité physique, le temps passé devant des écrans a bondi pour toutes les catégories d’âge. En 2021, 56,4 % des jeunes de 12 à 17 ans ont passé plus de quatre heures par jour devant un écran, lorsqu’ils étaient en congé d’école. Chez les adultes, 37 % des 18 à 64 ans et 41,7 % des plus de 65 ans ont aussi regardé des écrans plus de quatre heures par jour, lorsqu’ils étaient en congé du travail, en 2021. Dans tous les cas, il s’agit d’une hausse de plus de 9 points de pourcentage depuis 2018. La SCPE recommande un maximum de deux heures d’écran par jour pour les adolescents et de trois heures par jour pour les adultes.

Des solutions à explorer

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Statistique Canada croit que l’aménagement de trottoirs et de voies cyclables sûrs, afin d’augmenter le transport actif, profiterait aux Canadiens de tous les âges.

Pour augmenter la pratique du sport, Statistique Canada croit que l’aménagement de trottoirs et de voies cyclables sûrs, afin d’augmenter le transport actif, profiterait aux Canadiens de tous les âges. L’organisme fédéral avance également que les parents devraient recevoir du soutien concernant l’utilisation des appareils électroniques par leurs enfants. « Une chose est sûre, souligne Geneviève Leduc, tous les segments de la population gagneraient à s’activer davantage, à remplacer du temps d’écran par du temps d’activité physique, même si c’est d’intensité légère. Il ne s’agit pas d’avoir chaud à tout coup. Le transport actif, ça compte. Faire une marche, ça compte. »