Vous avez été nombreux à réagir au témoignage d’Alexander Hackett sur la situation de la langue au Québec et au Canada. Les avis divergent sur le déclin avéré ou pas du français, mais nombre de messages soulignent l’importance d’aborder la question avec nuances et ouverture. Voici quelques-uns de vos commentaires.

Lisez le témoignage « Déclin du français : les univers parallèles », d’Alexander Hackett

Diviser et faire peur

M. Hackett a entièrement raison. La stratégie de la CAQ est toujours la même : diviser et faire peur. Et, par la suite, se positionner en héros en répétant qu’aucun gouvernement depuis celui de René Lévesque n’a fait autant pour protéger le français. René Lévesque a toujours respecté la communauté anglophone. Ce n’est pas le cas de François Legault et de son équipe.

André Clermont, Austin (Québec)

Déclin, un terme approprié

L’auteur met en doute le déclin du français au Canada et en Amérique du Nord. Bien que sur les questions linguistiques, la nuance ait plus de valeur que l’alarmisme, cette opinion m’apparaît peu réaliste. M. Hackett parle d’une colonie établie il y a plus de quatre siècles et qui a prospéré « un peu partout en Amérique du Nord, de Detroit à La Nouvelle-Orléans, du Grand Lac Salé à Saint-Boniface ». Aujourd’hui, le français a complètement disparu de pratiquement toutes ces régions, subsiste tant bien que mal à Saint-Boniface et est en train de disparaître de La Nouvelle-Orléans. Les Manitobains étaient majoritairement francophones en 1870. Aujourd’hui, ils comptent pour… environ 3 % de la population. Le même scénario s’est produit ailleurs dans les Prairies. Le mot « déclin » me semble approprié pour définir cette trajectoire. Je suis d’accord avec M. Hackett qu’il faut éviter d’alimenter inutilement les vieilles rancœurs. Reste qu’elles n’existent pas sans raison.

Julien Dubuc, Montréal

Un atout indéniable

Je suis tellement en accord avec votre article. Je suis francophone et indépendantiste… mais je crois que le bilinguisme du Québec est un atout indéniable. Sur le plan international, nous ne voulons, et ne pouvons, perdre cet avantage !

France Bourdon, Orford

Les responsables, c’est nous

Il est vrai qu’en Estrie, la cohabitation entre les deux cultures est bonne. Des gens bornés qui refusent de parler l’autre langue existent des deux côtés de la clôture. Être minoritaire anglophone au Québec est bien différent qu’être minoritaire francophone ailleurs en Amérique du Nord. J’aime le Canada pour la démocratie, la paix et le niveau de vie. Est-ce que ce pays saura protéger la francophonie ? J’ai un sérieux doute. Nous sommes responsables de notre émancipation comme nation, et personne d’autre.

Pierre Camiré, Granby

Statistiques et lampadaires

Je suggérerais à l’auteur de ce texte d’aller faire un tour au centre-ville de Montréal et à celui d’Ottawa, et d’essayer de se faire servir en français, surtout dans la capitale fédérale. Le déclin du français ne se constate pas seulement par la lecture des statistiques. Cela me rappelle d’ailleurs un proverbe : les statistiques sont aux politiciens ce que les lampadaires sont aux ivrognes, elles servent plus à les soutenir qu’à les éclairer !

Clément Lalancette, Saint-Bruno-de-Montarville

Où est le problème ?

Cher monsieur Hackett, j’aimerais d’abord vous rassurer ; vous n’êtes pas le seul à vivre sur une autre planète, moi aussi ! Et je l’aime bien, cette planète. Je suis francophone bilingue ; j’ai grandi dans une famille « de souche » établie dans une région rurale où les anglophones étaient nos voisins, nos amis, nos collègues. J’ai eu deux conjoints issus de l’immigration et tous mes enfants sont parfaitement bilingues. Merci pour votre article, très bien écrit et soutenu par des statistiques fiables. Après l’avoir lu, je me pose aussi la question : il est où le problème ?

Martine Guay, Longueuil

Ça fait réfléchir

J’apprécie cet article pondéré, nuancé, avec accès à des références précises qui m’invite à analyser celles-ci et à réfléchir à mon tour. C’est une invitation au dialogue. Merci.

Pierre Legault, Boucherville

Les commentaires des lecteurs ont été reformulés par souci de concision.

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