Le 16 septembre 2022 marque un tournant symbolique en Iran. Mahsa Amini, une jeune fille de 22 ans issue du Kurdistan iranien, est morte à la suite de son arrestation par la police des mœurs, le Gasht-e Ershad. Son crime de lèse-majesté ? La jeune femme ne croit pas au voile et donc le porte très légèrement, ce qui a généré le courroux de la police régissant les bonnes conduites.

Mahsa Amini est l’une parmi de nombreuses victimes collatérales d’un régime brimant les droits humains, en particulier les droits des femmes. Son décès atroce et injuste a suscité la colère et le ras-le-bol au pays.

Les Iraniennes n’en peuvent plus. Le peuple iranien n’en peut plus. Nous n’en pouvons plus et nous sommes solidaires avec celles et ceux qui mettent leur vie en péril pour en finir avec l’intégrisme religieux et le despotisme politique.

Un tournant historique

En 1979, lors de la Révolution iranienne, la jeunesse et les femmes étaient au cœur de la transformation sociale. Aujourd’hui, en 2022, les femmes et les jeunes sont à nouveau les porte-étendards de la révolte contre un régime totalement abusif. Nous assistons à un moment historique décisif après 40 ans de répression. Du jamais vu depuis 1979.

Depuis l’élection de l’ultraconservateur Raïssi, en juin 2021, la situation politique, économique et sociale en Iran s’est dégradée. Or, les Iraniennes protestent haut et fort. Au prix de leur vie. Et leur contestation pourrait donner lieu à un résultat positif, le renversement d’un régime discriminatoire.

Devant cette violence institutionnalisée par un État répressif, la colère gronde et rugit partout en Iran. Les manifestations sont nombreuses. Chaque occupation de l’espace public est un risque pour les femmes et les hommes qui osent dénoncer un gouvernement intégriste. Au gré des manifestations, les revendications se croisent : lutter contre les lois discriminatoires contre les femmes qui régissent aujourd’hui la société iranienne. Parmi ces mesures totalement brimantes, on retrouve le code vestimentaire imposé aux femmes. En chœur, les manifestantes et les manifestants revendiquent des principes fondamentaux démocratiques tels que la liberté d’expression, de réunion, d’association. Le peuple iranien exige la base, un respect, un contrat social afin que le bien-être des citoyens et des citoyennes soit garanti et il sait très bien que cela n’est possible qu’avec un changement radical de gouvernement.

Devant les regroupements et les grèves qui s’organisent partout au pays pour renverser ce régime illégitime, de potentiels leaders du mouvement sont emprisonnés, la répression est forte et brutale. Cette contestation capitale a été lourdement punie par les forces de l’ordre. Selon l’Iran Human Rights, association internationale pour les droits humains établie à Oslo, près de 108 personnes auraient été tuées lors de la répression menée par les forces de l’ordre.

Agir ici

Chaque manifestation tenue par la communauté internationale est importante. Le Québec se doit d’être solidaire avec les Iraniennes. Cela a déjà été formulé par la population iranienne. Elle se sent oubliée, délaissée. Nous avons entendu cette déception et nous pensons qu’il est nécessaire de réagir et d’agir. Il faut défendre la communauté iranienne dans sa résistance. Il est impératif de démontrer notre solidarité avec le peuple iranien qui se bat courageusement contre l’intégrisme religieux et le despotisme politique.

Agir ici, c’est, entre autres, participer à la grande manifestation qui aura lieu ce samedi 22 octobre à 14 h 30 à la place Émilie-Gamelin en appui au soulèvement des Iraniennes. Nous avons la liberté de manifester et de dire. Or, dénoncer par milliers est un geste fondamental pour renverser le cours de l’histoire. Parce que nous sommes pour la liberté de choix des femmes.

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