La campagne électorale est officiellement lancée. Le Québec partisan ne laisse pas place à la nuance. Il faut choisir son camp. Si c’est un, ce n’est surtout pas l’autre : les personnes qui n’acceptent pas les chemins artificieux de la polarisation sont celles qui se font étiqueter comme « indécises ».

Au Québec, s’impliquer en politique est la plupart du temps synonyme d’appartenir à un parti. Cette culture n’en est pas une qui encourage la jeunesse à s’investir. Désormais, ce ne sont plus les partis qui nous tiennent à cœur, ce sont les causes qui sont à défendre. La planète brûle, l’accès à la propriété est le rêve d’une autre époque et la simple capacité de se nourrir convenablement semble financièrement hors d’atteinte.

Les jeunes ne sont pas que le Québec de demain, mais également le Québec d’aujourd’hui.

La jeunesse a la chance d’évoluer dans un environnement connecté qui incite à la réflexion et compte parmi ses rangs des personnes qui sont politisées et intéressées par la démocratie québécoise.

Malgré cela, l’implication dans une formation politique est loin d’être la voie favorisée. Non pas par désintérêt, mais par dédain de l’étiquette obligée qui accompagne l’implication.

Il semble aussi difficile de manquer les centaines de pancartes à tous les coins de rue que les injures que se lancent les formations politiques au cours des campagnes électorales. Peut-être est-ce également pour cette raison que la voie de l’implication à l’Assemblée nationale ne résonne plus autant qu’autrefois chez la jeunesse.

Du temps mieux investi

Bien que le débat d’idées soit nécessaire pour faire avancer le Québec, le temps passé à tirailler l’électorat ou défendre des bilans partisans devrait être investi à ouvrir le dialogue avec la communauté et discuter de visions, de projets et d’aspirations. Consulter la communauté en période électorale sur les moyens de se diriger vers un Québec plus juste, inclusif et représentatif des réalités plurielles de sa population ne fait certainement pas la une à l’heure actuelle. C’est un travail bien souvent invisibilisé qui devrait au contraire être mis en lumière. Cela contribuerait peut-être à faire migrer la perception qu’a la jeunesse de la sphère politique québécoise vers une vision davantage avenante et positive.

La crainte de s’impliquer dans l’espace politique en raison de la partisanerie est alarmante. Il n’est cependant pas trop tard pour changer les choses : la jeunesse croit en un Québec qui s’élève par la richesse de sa diversité, en un Québec qui tend l’oreille aux populations qui n’ont pas le privilège de se faire entendre. En un Québec qui met de l’avant des projets qui répondent aux besoins les plus criants de sa population.

Le progrès ne s’attribue plus à un parti politique unique : il est le résultat d’échanges, de compromis, de débats et de visions plurielles. Les lignes de parti et les échanges réducteurs n’intéressent plus. Alors que la partisanerie ne suffit plus à attirer les sympathisants, une question importante se pose : « Comment assurer une évolution de notre culture politique qui est à l’image des nouvelles générations ? »

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