Si nous abordons les personnes en situation d’itinérance comme des objets à classer, les problèmes de cohabitation que la ville de Montréal connaît dès à présent deviendront le lot de bien des villes d’ici peu.

En tant que Longueuillois, nous en savons quelque chose. Les rencontres avec les citoyens sont déjà très chargées émotivement depuis la venue d’un refuge dans le quartier Coteau-Rouge.

Pourtant, beaucoup d’organismes en itinérance œuvrent déjà dans ce secteur, et cela depuis plus de 35 ans en ce qui a trait à Hébergement La Casa Bernard-Hubert. Que ce soit l’Abri de la Rive-Sud, La Maison de la Paix ou n’importe quel autre organisme communautaire de notre quartier, chacun a bien pris soin de développer son organisation en concertation avec les partenaires et de façon réfléchie et organisée. Réglant les problèmes au fur et à mesure qu’ils se présentaient, cela demande de la patience, de la tolérance et une bonne dose de détermination.

L’itinérance exige, comme toutes les problématiques psychosociales complexes, qu’on s’y attarde de façon humaine et très respectueuse.

Les êtres qui souffrent et qui sont vulnérables n’ont pas besoin qu’on les stationne dans des endroits gigantesques.

La solution réside dans un continuum de services à échelle humaine. En amont, créer du logement social, s’occuper de la santé mentale, de la toxicomanie, et en aval, offrir des sites de dégrisement, d’injection, des refuges d’une trentaine de personnes maximum, de l’aide à la réaffiliation et à la réinsertion sociale tant que faire se peut. Éviter d’offrir des subventions aux organismes qui sont devenus de grosses entreprises en développement sur le dos des personnes vulnérables.

Prenons soin de ces personnes une étape à la fois et donnons-nous la possibilité de créer des liens avec elles, ce n’est qu’à cette condition qu’elles accepteront la main tendue que nous leur offrons !

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