À nouveau, Haïti est confrontée à une grave crise politique à la suite de l’assassinat du président Jovenel Moïse. Cette crise était malheureusement déjà bien amorcée par une vague d’insécurité, laquelle menace maintenant d’entraîner le pays dans le chaos et une anarchie généralisée mettant la population à risque de violence gratuite aux mains des gangs qui semblent actuellement avoir le contrôle du pays.

M. Trudeau, notre premier ministre, s’est déclaré prêt à soutenir la population d’Haïti et à lui offrir toute l’aide dont elle pourrait avoir besoin, et ce, à l’instar de nombreux élus canadiens et québécois.

Ces déclarations furent spontanées et sincères puisqu’en effet, le Canada et particulièrement le Québec entretiennent une relation privilégiée et unique avec Haïti, depuis des décennies. Notre classe politique reconnaît ainsi que notre société s’est enrichie en raison de la présence ici d’une communauté haïtienne intégrée et établie qui contribue au développement de notre société.

Nous demandons aux deux ordres de gouvernement de joindre l’action à la parole et de mettre sur pied un programme spécial pour accélérer les dossiers de résidence permanente actuellement à l’étude pour les citoyens haïtiens.

En effet, de nombreux Haïtiens ont été reconnus comme réfugiés au sens de la Convention et sont en attente de la réunification familiale avec leur conjoint, conjointe et enfants qui demeurent en Haïti. D’autres Canadiens et résidents permanents canadiens ont parrainé des membres de leur famille et attendent aussi. Finalement, des Haïtiens sont en attente de leur résidence permanente sous divers programmes économiques ou de résidence temporaire pour études ou travail au Canada.

À l’instar des programmes spéciaux adoptés pour le Liban et Hong Kong, nous demandons donc au Canada et au Québec de prendre toutes les mesures pour traiter en priorité les demandes de visas et de résidence permanente présentées par les membres de la famille immédiate des citoyens et résidents permanents du Canada, ainsi que des Haïtiens reconnus comme des réfugiés et personnes à protéger.

Les délais pour ces procédures sont actuellement de plus d’un an et approchent souvent deux, voire trois ans. Il nous est impossible d’accepter que des Haïtiens attendent leurs documents pour venir rejoindre leur famille ici en étant menacés d’enlèvements, de viols, d’attaques tels que rapportés par les médias et les ONG. Il s’agit là de futurs Canadiens qui contribueront à leur manière, tels que leurs prédécesseurs, à l’avancement de notre société. Pourquoi attendre dans un tel contexte ?

* Cosignataires : André Frantz, Comité d’Action des Personnes Sans Statut (CAPSS), Marjorie VilleFranche, Directrice générale Maison d’Haïti, MGeneviève Binette, Coordonnatrice du comité d’aide aux réfugiés, Stephan Reichhold, directeur général de la table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes (TCRI), Rita Acosta, Mouvement contre le viol et l’inceste (MCVI), MChantal Ianniciello, MGuillaume Cliche Rivard, MVirginie Beaubien, MPerla Abou Jaoudé, MVincent Desbiens, MAnnabel E. Busbridge, MLaurence C. Trempe, MAboubakar Ouedraogo, MKrishna Gagné, MHoSung Kim, MMarie José Blain, MOdette Desjardins, MMai Nguyen, MAvi Gomberg, MDanielle Arpin, MJihane Chikhi, MGuy Nephtali, MClaude Whalen, Me Séna Houndjahoué Lahaye, MSue M. Kang, MAnnie Bélanger, MClaudette Menghile, MMarie-Andrée Fogg, MSouad Hamida, MJouman El-Asmar, MBarbara Brizuela, MAlima Racine, MMarie-France Chassé, Ismaël Boudissa, stagiaire du Barreau, président de l’Association pour une solidarité envers les travailleurs et étudiants internationaux du Québec (ASTEIQ), MRose Bossou, MJamal Fraygui, MLuciano G. Del Negro, MBrigitte Objois, MWalid Ayadi, MClaudia Aceituno, MJacques Beauchemin, MCarole Fiore, MPatil Tutunjian, MDan Bohbot, MBlandine Sala, MAnnick Legault, MDeborah Andrades Gingras, MKatherine Loudin, MEric Taillefer, MHervé Penda

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