La plus belle brochette de gros bras à l'écran de tous les temps: c'est la promesse d'Expendables 3, où Stallone, Schwarzenegger et Gibson font tout pour montrer que les héros ne sont pas si fatigués.

Le film produit, écrit et joué par Sylvester Stallone, réalisé par Patrick Hughes, se veut un cocktail de superstars confirmées (Harrison Ford, Mel Gibson, Wesley Snipes, Antonio Banderas...) et de jeunes vedettes des films d'action (Kellan Lutz), un mélange de scènes de tirs, d'explosions à l'ancienne, et de gadgets plus technologiques.

Le troisième volet de cette série, sorti mercredi aux États-Unis et qui sort jeudi au Québec, fait reprendre du service à Barney Ross et son équipe de commandos d'intervention, qui pensaient avoir éliminé Conrad Stonebanks, cofondateur des «Expendables» passé au trafic d'armes.

Stonebanks a en fait survécu et il est accusé de crimes de guerre. Max Drummer, de la CIA, veut sa tête. Après une première intervention ratée, Barney annonce dans le bien nommé bar «Rusty's» (rouillé) à sa «vieille» équipe (Jason Statham, Dolph Lundgren, Randy Couture...) qu'il les met en retraite forcée.

Il veut recruter une nouvelle équipe de petits jeunes «qui ont faim». Après avoir raillé les méthodes très «1985» de leur chef, ces derniers se font capturer comme des bleus par Stonebanks.

La vieille équipe des «Expendables» part alors à leur rescousse, accompagnée d'Harrison Ford, Jet Li, Arnold Schwarzenegger et Antonio Banderas, en insupportable et désopilant tueur pipelette.

Vieux esprits

Les innombrables piques entre jeunes et anciens font parfois mouche, parfois moins, certaines scènes d'action sont parfois un peu trop classiques (celle d'ouverture sur un train), d'autres plus spectaculaires, comme le bouquet final, une évasion pendant qu'une usine est en train d'exploser sous les pieds de «Sly» (Stallone).

Dans la dernière scène du film, il se fait chambrer parce qu'il regarde les jeunes de son équipe «comme un père fier de ses enfants».

C'est avec ce même regard mi-amusé mi-attendri qu'il couve pendant la conférence de presse ses jeunes interprètes, issus pour certains de films d'action (X-Men, Transformers, Hercules...) ou du monde du sport, comme la comédienne, championne olympique de judo et boxeuse Ronda Rousey, qui incarne une dure-à-cuire sexy.

«Je m'attendais au pire, à ce qu'on m'accueille avec «Oh, c'est même pas une actrice» ou «Oh, c'est même pas un mec»», a-t-elle plaisanté devant la presse, ajoutant qu'elle avait été accueillie à bras ouverts dans ce club très masculin.

«Je me serais sentie bien plus mal si j'avais tourné Sex and the City 4»!», a-t-elle ajouté.

À la question «l'âge est-il un état d'esprit?», «Sly», dans une chemise de bûcheron noire et bleu, a répondu, décontracté, que «c'est l'état des vieux esprits».

«Si vous êtes assez vieux vous l'oubliez, vous êtes dans un brouillard et vous vous retrouvez à regarder les Teletubbies saoul», a-t-il poursuivi, déclenchant l'hilarité de la salle.

Plus sérieusement, il a expliqué qu'il n'avait aucune intention de jeter l'éponge: «Les acteurs ne veulent pas prendre leur retraite, ils y sont juste forcés. C'est dommage parce qu'ils deviennent meilleurs avec le temps, même s'ils ont plus de mal à mémoriser leurs répliques!»

Mel Gibson, qui joue le méchant Stonebanks, et dit avoir «bien aimé se faire donner un coup de poing» par Stallone, a expliqué avoir plusieurs projets «sur le feu», sans vouloir donner plus de détails car «l'espionnage industriel est très répandu».

Le succès du film, comparé aux deux précédents volets, qui ont généré chacun environ 300 millions $ de recettes mondiales pour quelque 80 millions de budget estimé, pourrait en effet souffrir de son piratage il y a trois semaines.

Une copie piratée mais de très bonne qualité a fuité sur internet et le film a été téléchargé illégalement 2,2 millions de fois, selon une plainte déposée contre X par le distributeur Lionsgate. Vu la qualité de la copie, elle pourrait venir de l'intérieur de l'entreprise.