David Silverman est le réalisateur et producteur des Simpson à la télé depuis 1989. Il est aussi le réalisateur de The Simpsons Movie lancé samedi dernier.

Q : En conférence de presse, Matt Groening a dit que vous avez attendu 18 ans pour faire un film des Simpson parce que vous êtes «une bande de paresseux». Est vous d'accord avec cette explication?

R : Je pense qu'elle est pas mal drôle! On essaie toujours de trouver la réponse la plus drôle aux questions qui nous sont posées... La réponse qui n'est pas drôle mais qui est exacte, c'est qu'on a commencé à en parler après la quatrième saison, mais qu'on n'avait pas à l'époque assez de monde pour faire à la fois le film et la série télé. On a commencé à vraiment y penser vers l'an 2000. Je trouve que c'est une bonne chose qu'on ait attendu, car maintenant on a la technologie nécessaire pour faire un super film.

Q : Vous étiez à Springfield, Vermont, samedi dernier pour la première du film. Comment c'était?

R : C'était à la fois étrange et fantastique. La petite ville est très belle, tout le monde était heureux de nous voir. J'ai dû passer trois heures à signer des autographes et à faire des dessins. C'était cool aussi de voir la réaction des gens durant et après le film. Les gens ont beaucoup aimé ça et ça nous a rassurés.

Q : Avez-vous pu prendre des libertés dans le film que la télé, pour une raison ou pour une autre, ne permet pas?

R : Pas vraiment. Nous n'avons pas changé notre ton. En fait, nous avons essayé certaines scènes avec des dialogues plus corsés, et on ne les a pas retenues car ce n'était pas le ton Simpson. Ça faisait comme si on essayait de faire les durs ou je ne sais trop. C'est important que ça soit authentique.

Q : Avez-vous des avocats qui voient le film ou des épisodes avant la diffusion?

R : Eh bien, c'est l'une des choses qui ont pas mal changé dans notre pays depuis quelques années. Je dirais que ça a commencé avec le coup d'éclat de Janet Jackson à la mi-temps du Super Bowl. Depuis, la FCC (Federal Communications Commission) est plus stricte, et le réseau Fox (qui diffuse The Simpsons) est plus restrictif. Je ne pense pas que c'est parce qu'ils sont conservateurs, mais plutôt parce qu'ils ont peur. Le problème avec la FCC, c'est qu'elle n'a pas de règles claires, et les amendes sont considérables. C'est déplorable, mais cela dit, le réseau Fox ne nous a jamais dit de modifier un épisode. Tout ce qu'on leur envoie va en ondes.

Q : Est-ce compliqué de faire un film qui se veut une critique sociale, mais qui prend plus de trois ans à réaliser?

R : Oui, et c'est pour ça que nous n'abordons pas les problèmes politiques du jour, ou les scandales, etc. Si vous parlez d'un événement spécifique, vous êtes mort. Nous essayons de choisir des thèmes comme l'environnement, ou l'abus de pouvoir... Ce sont des sujets qui seront toujours d'actualité! (rires). Les gens à la Maison-Blanche vont toujours faire des choses idiotes. Nous n'avons pas à nous en faire avec ça.