Marketing oblige, les studios américains ont pris l'habitude depuis une quinzaine d'années de faire appel à des comédiens connus pour doubler les personnages de films d'animation.

Mike Myers (Shrek), Jack Black (Kung Fu Panda), Woody Allen (Fourmiz) et Tom Hanks (Histoire de jouets) ont déjà joué le jeu. Pour la sortie québécoise de Volt, Disney a décidé d'appliquer la même formule, en faisant appel à Guy Jodoin et à Claude Legault. Les deux comédiens prêtent respectivement leur voix à Rhino le hamster et à Volt le chien. Guy Jodoin s'est confié au Soleil sur son expérience, cette semaine, à quelques heures de l'avant-première québécoise.

Q : Sauf erreur, c'est la première fois que tu prêtes ta voix à un personnage de film d'animation?

R : J'avais déjà fait du doublage d'ambiance, avec des personnages qui passent en parlant, derrière les personnages principaux, mais jamais pour un personnage aussi dense. J'ai eu de la chance, car le milieu québécois du doublage est assez hermétique. Disney cherchait des gens connus pour Volt, et j'ai eu la chance d'être approché.

Q : Pourquoi crois-tu que Disney t'a choisi en particulier?

R : Honnêtement, c'est grâce à Une galaxie près de chez vous. On cherchait quelqu'un connu auprès des jeunes et des adolescents. J'avais aussi déjà fait Aphabus, Télé-pirate, Dans une galaxie près de chez vous (la télésérie et les deux films), le film À vos marques... party!, dont je viens de terminer la suite.

Q : Je suppose que Disney évoque chez toi quelque chose de particulier, qui ramène à l'enfance?

R : C'est magique, Walt Disney. C'est méga. Je me souviens, à l'époque, je regardais les émissions avant le hockey. Quand j'avais quatre ans, ma gardienne me disait aussi : «Si t'es sage, tu vas pouvoir regarder les livres de Walt Disney...» (il prend un air candide).

Q : Faire le doublage d'un film d'animation n'est pas aussi simple qu'on peut le croire. Quelle a été la principale difficulté pour Volt?

R : Ce qui est exigeant, c'est la minutie du travail. C'est d'être capable de «rentrer les lignes» au bon moment, avec toute l'émotion que réclament les scènes où tu dois parfois crier. J'ai fait cinq séances de quatre heures chacune, seul en studio, face à mon micro. À la fin de chaque séance, c'était comme si j'étais allé au gym, j'étais trempé comme une lavette. Il faut que tu te donnes, et pas à peu près. Il y aussi l'accent, qui n'est pas tout à fait l'accent québécois ni l'accent français, mais quelque chose entre les deux. Il s'agissait de bien prononcer sans que ce soit agaçant pour l'oreille.

Q : Le studio Dreamworks refuse encore de faire doubler ses films au Québec. Par exemple, le public d'ici doit se farcir dans Madagascar 2 : la grande évasion des expressions en argot français du style «je te kiffe» et «avoir de la tchache». N'est-ce pas un manque de respect envers le public québécois?

R : C'est clair que c'est un manque de respect... (en montant le ton). C'est aussi frustrant que de se faire répondre en anglais dans un magasin de l'ouest de Montréal. Disney a toujours fait doubler ses films au Québec, et je trouve cela merveilleux.