C'est tout un nouveau rôle pour Karine Vanasse que l'animation des Jutra. Habituée à la cérémonie, qui lui a décerné plusieurs prix au cours de sa carrière (prix de la meilleure actrice pour Emporte-moi et pour Un homme et son péché), la jeune comédienne succède dans cette fonction à Normand Brathwaite. Au grand écran, on la retrouvera le 6 février dans le très attendu Polytechnique, de Denis Villeneuve. La 11e cérémonie des Jutra aura lieu le 29 mars.

Q Pourquoi avez-vous accepté d'animer la soirée?

R La première fois que j'ai présenté un prix, Emporte-moi venait à peine de sortir. J'étais vraiment impressionnée de me retrouver au milieu de ces gens: je n'avais que 15 ans à l'époque. Je pense que le gala a toujours gardé un esprit magique. C'est là où on m'a dit, quand j'ai reçu mon premier Jutra l'année suivante, oui, tu es reçue dans le milieu. C'est la raison pour laquelle j'étais aussi émue. Je n'avais pas l'impression que l'on pouvait, si jeune, se faire dire par les gens du milieu que notre travail est apprécié. Pour moi, animer cette soirée, c'était un rêve. J'en avais parlé à mon agent, l'an dernier, mais je pensais vraiment à plus tard (...) C'est sûr que je suis jeune, mais en même temps je me dis c'est tellement une belle soirée, j'ai confiance en l'équipe derrière l'animation. Le rôle que je vais avoir, c'est surtout d'essayer de mettre en valeur les gens que l'on célèbre ce soir-là.

Q Comment voyez-vous votre soirée?

R La première fois où j'ai participé (aux Jutra), j'étais impressionnée de voir des gens que tu considères presque comme des légendes. C'est sûr que je veux mettre l'accent sur les nouveaux venus. Il y a le prix hommage, mais aussi les jeunes réalisateurs, qui poussent fort pour travailler. Les jeunes réalisateurs trouvent des façons de faire leurs films à moindre coût. Il y a une nouvelle vague à souligner. J'espère que l'on sentira cette énergie. Cette année, il y a des films hyper variés.

Q Quel est le plus grand défi dans l'animation des Jutra?

R C'est sûr que je n'en ai pas fait tant que ça... En même temps, j'aime beaucoup le direct et je n'en ai pas fait souvent. J'ai quand même une aisance là-dedans... Si j'étais plus expérimentée, un peu plus tard dans ma vie et ma carrière, je le prendrais vraiment comme «OK, j'en suis rendue là dans ma vie». Là, je suis à l'aise, tout le monde sait que j'ai commencé tôt, je sais que c'est ce que je représente pour le gala qui est intéressant. J'espère que tous les jeunes -Caroline Dhavernas, Laurence Leboeuf, Maxime Dumontier- auront des parcours formidables.

Q Pourquoi les spectateurs doivent-ils regarder les Jutra?

R Il faut d'abord se rappeler qu'on est extrêmement chanceux d'avoir une industrie du cinéma au Québec. Ce n'est pas tout le monde qui a cette chance. Les films, on les voit passer et on regarde juste le box-office. Là, on va vraiment regarder le meilleur de chaque film. Finalement, on sort juste le meilleur. C'est plus pointu et on ne regarde pas le box-office, mais la qualité.

Q Vous n'avez pas été à l'affiche cette année, mais avez-vous eu des coups de coeur cinéma?

R C'est difficile, dans mon rôle, d'insister sur un film en particulier. Je pense que tout le monde a reconnu la qualité de certains films. Je pense aussi à tous les films avec des enfants: Marianne Fortier (Maman est chez le coiffeur) ou Antoine L'Écuyer (C'est pas moi, je le jure!). On a osé donner le premier rôle à des enfants, ce qui est plutôt rare. J'ai beaucoup apprécié ça.