Après 20 ans de carrière, Anthony Kavanagh concrétise enfin l'un des grands rêves de sa vie: décrocher un rôle au cinéma. DansAgathe Cléry, l'humoriste québécois incarne le personnage masculin principal, professionnel militant pour la cause des Noirs, qui tombera amoureux d'Agathe version black...

«Je dois mon embauche à une agente de casting insistante, rappelle Kavanagh. Au départ, Étienne Chatiliez ne souhaitait même pas me rencontrer! Comme j'ai beaucoup travaillé à la télé française - et à TF1 de surcroît -, Étienne avait une image de moi qui ne correspondait pas à ce qu'il cherchait. L'agente en question m'a quand même fait faire un essai et elle lui a fait parvenir l'enregistrement. C'est à la suite de cela qu'il a consenti à une rencontre.»

La glace était brisée, mais il restait encore plusieurs étapes à franchir.

«Il a fallu que je perde 25 livres en six mois afin d'être crédible dans les scènes dansées, particulièrement la scène du flamenco, raconte Kavanagh. J'ai quand même eu les genoux en compote!»

Même si son envie de cinéma existe depuis longtemps, Kavanagh a dû se résigner souvent à décliner les offres; les rôles proposés relevant généralement du cliché.

«Là, j'ai un vrai rôle dans un film qui a toutes les allures d'un ovni. Je trouvais le scénario intéressant, avec un personnage principal qui change pour de bonnes raisons. Si Agathe changeait simplement parce qu'elle tombe amoureuse, je n'aurais pas fait le film.»

Une fois la rencontre faite avec Chatiliez, une complicité est apparue. À la vision d'un premier assemblage, Kavanagh s'est pourtant trouvé très mauvais.

«En sortant de la salle, je suis allé retrouver Étienne pour m'excuser d'avoir gâché son film! Il m'a dit: «Mais non, tu es fou, mon petit canard des îles.» Il m'aura fallu voir le film quatre fois avant que je m'accepte!»

Même s'il n'aime visiblement pas se voir sur grand écran, Kavanagh compte bien mener parallèlement une carrière cinématographique.

«J'ai été gâté avec Étienne, un homme qui est libre dans sa tête. Quoi qu'il advienne, je ne pourrai jamais oublier qu'il m'a donné mon premier rôle au cinéma.»