Dans la discrète chaleur du mois de juillet, Vanessa Hudgens a tourné à Montréal Beastly, l'adaptation new-yorkaise de La belle et la bête. Le plateau de tournage, installé dans les studios Mel's, a accueilli, un après-midi, une poignée de journalistes à l'occasion d'une visite rapide des lieux.

Dans les studios, le toit d'un immeuble avec vue sur une affiche de Manhattan. Nous sommes à Brooklyn et ce toit sert de refuge à Kyle (Alex Pettyfer), jeune homme des beaux quartiers transformé en bête. Parfois, Linda (Vanessa Hudgens) l'y rejoint. C'est l'amour, en dépit des apparences physiques plus punk que bestiales.

«C'est une adaptation moderne, estime le réalisateur, Daniel Barnz. Je voulais absolument éviter une bête couverte de fourrure. Être horrible, cela ne veut pas dire être bestial. On a cherché ce qui est horrible dans notre culture: avoir des problèmes de cheveux, de peau, des tatouages ou des piercings. On a fait une bête comme vous n'en avez jamais vu avant.»

Adapté d'un roman, Beastly est devenu un projet de film par la grâce de la productrice Susan Cartsonis, de CBS. «Chaque culture dans le monde a sa belle et sa bête. J'ai eu envie de le camper dans un lycée, pour montrer aussi la vie, au-delà des apparences, et de faire un commentaire sur ce culte», a-t-elle expliqué.

Pour réaliser ce projet, Susan Cartsonis a pensé à un jeune réalisateur repéré à Sundance, Daniel Barnz (Phoebe in Wonderland). «J'ai été vraiment charmée par son talent et son enthousiasme», se souvient la productrice. Très rapidement, le choix de la belle s'est porté sur Vanessa Hudgens, vedette de Disney popularisée par High School Musical et qui joue un rôle dans Bandslam. «Une fille remarquable», selon la productrice.

«J'ai beaucoup aimé le projet: c'est magique, moderne, sexy et attirant. C'est très loin aussi de mon public cible», se réjouit la jeune fille, rencontrée avant la parution, sur l'internet, de photos d'elle dénudée. En personne, Hudgens, 21 ans, sert son plus célèbre sourire, son visage délicatement encadré par sa cascade de cheveux noirs.

«Linda est vraiment très bohème, et même si elle semble très légère en apparence, elle est très réfléchie. Elle est très forte et elle prend soin aussi de son père», explique l'actrice. Au cours d'une séance de questions-réponses avec les journalistes, Vanessa Hudgens ne manque pas de glisser un bon mot sur sa partenaire Mary-Kate Olsen, «une fille très talentueuse», ou sur son petit ami, Zac Efron, pressenti un temps pour jouer la bête.

«Nous ne l'aurions pas fait ensemble. On a déjà eu notre expérience ensemble: maintenant, on veut grandir», dit la jeune fille. Du côté de la production, on dit bien se garder de vouloir reproduire High School Musical. «Il avait de toute façon d'autres projets, mais il est venu à Montréal nous rendre visite», dit Susan Cartsonis.

C'est à Montréal, justement, que les producteurs ont choisi de tourner Beastly, en raison, selon la productrice, de son architecture digne «des contes de fées» et aussi des mesures fiscales incitatives. Quand on sait qu'à Hollywood particulièrement, le temps, c'est de l'argent, l'argument financier a fait pencher la balance en faveur de Montréal. «L'argent, pour les tournages, est toujours le plus grand défi», dit la productrice.