Quand on lui parle des trois enfants devenus jeunes adultes devant les caméras et dans la peau des personnages centraux de la série Harry Potter, le producteur David Heyman affirme qu’il a été chanceux de trouver ces jeunes qui allaient s’avérer à la hauteur de tâche.

Mais au départ, il n’avait aucune certitude à leur sujet: «Nous les avions d’ailleurs mis sous contrat pour un film et deux options», a-t-il indiqué lors de rencontres de presse tenues à Londres en novembre, juste avant la sortie de Harry Potter et les reliques de la mort – 1re partie. «Et pendant les deux premiers tournages, j’ai vu Chris Columbus les former, littéralement, au métier d’acteur. Puis ils ont grandi, ils sont devenus capables d’alimenter leurs personnages. Leur expérience les a aidés, la vie aussi.»

Mais quand on insiste un peu, le producteur finit pas admettre que son expérience à lui, et pas seulement la chance, a aussi quelque chose à avoir avec le fait que, parmi les milliers d’enfants rencontrés, Daniel Radcliffe, Emma Watson et Rupert Grint sont devenus Harry Potter, Hermione Granger et Ron Weasley. Son secret: «J’ai pour ainsi dire passé leurs parents en audition», dit-il. Il voulait s’assurer que, si la franchise marchait, les acteurs seraient bien encadrés à l’extérieur du plateau – histoire d’éviter les têtes enflées et les dérapages.

Et, plus que cela, il reconnaît avoir aussi étudié attentivement… à quoi ressemblaient les parents en question. Pour éviter d’avoir des surprises au moment du passage de l’enfance à l’adolescence des trois (futures) stars.

Bref, il a eu du pif – et de l’œil. Résultat: le trio s’est rendu sans embûche (ou presque) au fil d’arrivée. Rencontrés dans un hôtel londonien quelques jours avant à la sortie du premier des deux derniers films de la série, ils ont entre autres évoqué l’expérience «potterienne» qui les a occupés près de la moitié de leur vie.

DANIEL RADCLIFFE  (HARRY POTTER)

Les faits: né le 23 juillet 1989, il avait 11 ans lors du tournage de Harry Potter à l’école des sorciers. Il en a maintenant presque 22. Il est actuellement de la distribution de la comédie musicale How to Succeed in Business Without Really Trying, sur Broadway – et a reçu des critiques partagées sur sa performance.

L’expérience Potter: «Je ne me fais aucune illusion: ce n’est pas pour moi que les gens s’intéressent à moi. Quiconque aurait eu ce rôle aurait fait l’objet de toute cette attention. J’ai été chanceux de le décrocher, et c’est devenu une telle partie de ma vie!», indique celui qui admet avoir, vers 14 ans, succombé à la tentation de faire des recherches à son propre sujet sur Google: «C’était une pulsion qui a quelque chose de sado-maso et d’égocentrique... et une très mauvaise idée.»

La fausse note: il a récemment avoué au magazine GQ qu’il avait dû renoncer à l’alcool dont il était devenu «trop dépendant pour apprécier la vie». Il ne boit plus depuis près d’un an.

EMMA WATSON  (HERMIONE GRANGER)

Les faits: née le 15 avril 1990, elle avait 10 ans lors du tournage de Harry Potter à l’école des sorciers. Elle en a maintenant 21. À présent le visage de Lancôme et possédant sa propre collection de vêtements, elle s’est en partie débarrassée d’Hermione en coupant sa longue chevelure et en optant pour la coupe Pixie.

L’expérience Potter: «C’est le cas de le dire: j’ai pris de l’expérience. J’ai appris à laisser aller les choses que je ne peux maîtriser – ce qui s’écrit sur moi dans les médias, par exemple. Je ne peux pas me fâcher chaque fois que je lis quelque chose qui me concerne et que je n’aime pas. Mais, bon, j’ai encore du travail à faire là-dessus…»

La fausse note: elle a laissé tomber l’Université Brown alors qu’elle avait toujours mis de l’avant l’importance que les études ont pour elle. Sur son site internet, elle a rappelé qu’elle «adore étudier» mais qu’il lui était devenu impossible de gérer sa vie d’étudiante tout en remplissant correctement ses engagements professionnels.

RUPERT GRINT  (RON WEASLEY)

Les faits: né le 24 août 1988, il avait 12 ans lors du tournage de Harry Potter à l’école des sorciers. Il en a maintenant presque 23 ans. On le verra l’an prochain dans Comrade, un film indépendant norvégien dans lequel il interprète un officier britannique; et dans Eddie the Eagle, où il campe le rôle-titre.

L’expérience Potter: «Je me souviens du premier tournage, c’était un monde complètement nouveau. Maintenant, j’ai de l’expérience – quand on tourne, mais aussi sur le plateau en général, où je suis très à l’aise», fait celui qui se sent si bien là qu’il n’a qu’un désir: «Continuer à jouer, et essayer des rôles différents les uns des autres.» Et réaliser? Rires. «Non, j’ai essayé et je ne suis pas bon du tout.»

La fausse note: il a avoué au journal The Observer qu’il dépensait «beaucoup dans des trucs stupides. Je ne sais pas vraiment m’y prendre. Qu’êtes-vous censé faire avec tout cet argent? Nous ne méritons pas tous ce fric, surtout pour ce que nous faisons.»