Directeur de la photographie du film Rebelle de Kim Nguyen, Nicolas Bolduc est encore ébahi par la lumière du Congo, même après de nombreuses semaines de travail.

«L'Afrique est un bijou cinématographique», assure celui qui utilise la caméra numérique de type Alexa pour ce long métrage.

Que ce soit dans la jungle, au coeur de la ville, sur le visage des gens ou dans les verts chantants de la végétation, la beauté est partout.

«Dès mon premier voyage, pour le repérage, en mai dernier, j'ai trouvé l'endroit fascinant, indique Nicolas Bolduc, qui occupait les mêmes fonctions pour les deux films précédents de Nguyen, Truffe et La cité. Je ne m'attendais pas à trouver quelque chose d'aussi texturé.»

La cité a été tournée en Tunisie, dans le désert. Or, même si on se retrouve encore une fois sur le continent africain, le type de lumière n'est pas du tout le même.

«Lorsqu'on filme dans le désert, on a l'impression de se faire bercer par la mer. C'est calme, c'est doux, poursuit M. Bolduc. Alors qu'ici, en Afrique noire, on a l'impression d'être sur un volcan. Tout est chaud et en mouvement, que ce soit la lumière ou les gens. On désire tout capturer avec la caméra parce que l'on sait que, 10 secondes plus tard, le paysage aura changé d'aspect.»

Actuellement, le Congo est en saison sèche. Il y a beaucoup de poussière et de pollution dans l'air. Chaque jour, le soleil perce ce filtre, donnant un éclairage laiteux. Travaillant sans éclairage, Bolduc explore avec joie toutes les subtilités que rend cette lumière. «Ça donne un effet très cru, une réalité très documentaire au film.»

Plus tard cet automne, Nicolas Bolduc dirigera la photo sur le film Avant que mon coeur bascule de Sébastien Rose, réalisateur avec qui il collabore depuis toujours. Et il souhaite ardemment revenir en Afrique. «On me proposerait un projet que j'y irais tout de suite!»