Synopsis: Trop occupés à se disputer et à faire visiter leur appartement à vendre pendant leur processus de divorce, Boris et Genia ignorent leur fils de 12 ans. Jusqu'à ce qu'il disparaisse...

Dans ce film maîtrisé de bout en bout, on compte au moins deux scènes qui, plus que n'importe quel discours, mesurent le degré de désarroi dans lequel sont plongés les personnages. Il y a d'abord celle, déchirante, où un jeune garçon de 12 ans, tapi derrière la porte d'une salle de bains, pleure en silence pendant que ses parents en instance de divorce - qui ignorent leur fils comme s'il était une nuisance - s'engueulent sans aucune retenue. Puis, il y a celle où la mère du garçon se fait enguirlander par sa propre mère, qui lui lance alors au visage des propos d'une cruauté sans nom.

La transmission du désamour, en quelque sorte.

Avec ce cinquième long métrage, Andreï Zviaguintsev (Le retour, Leviathan) s'impose comme le nouveau chef de file du cinéma russe, puisant à même la tradition des grands auteurs du pays de Tchekhov, tout autant que dans le cinéma des grands maîtres, Bergman en tête.

Ses histoires font habituellement écho à la société russe de façon spécifique, mais cette fois son propos ratisse plus large. Faute d'amour fait en effet écho à une société en mal de repères, où les êtres peuvent facilement y perdre leur âme. Zviaguintsev scrute leurs faiblesses sans complaisance, avec beaucoup de méticulosité et une certaine élégance, malgré la cruauté du propos.

Rappelons que Faute d'amour, à l'affiche en version originale avec sous-titres, est finaliste aux Oscars dans la catégorie du meilleur film en langue étrangère. Il a obtenu l'an dernier le prix du jury au Festival de Cannes.

Loveless (v.o.s.t.f.: Faute d'amour). Drame d'Andreï Zviaguintsev. Avec Maryana Spivak, Alexei Rozin, Marina Vasilyeva. 2h07.

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Image fournie par Métropole Films

Loveless