L'histoire: Jenny, jeune médecin généraliste, se sent coupable de ne pas avoir ouvert la porte de son cabinet à une jeune fille retrouvée morte quelques heures plus tard. La police n'ayant pas l'identité de la malheureuse, Jenny mène sa propre enquête pour l'identifier et s'assurer que cette dernière ne soit pas enterrée de façon anonyme.

La fille inconnue a été écarté du palmarès du Festival de Cannes cette année. Étant donné le statut que maintiennent les Dardenne sur la Croisette depuis près de deux décennies, plusieurs ont été surpris.

Les frangins belges, pour la première fois de leur carrière, ont même refait le montage de leur film depuis la présentation cannoise. Il est vrai que cette «nouvelle version» se révèle mieux rythmée sur le plan dramatique.

Cela dit, La fille inconnue reste un film typiquement «dardennien». Les admirateurs des cinéastes souscriront une fois de plus à leur démarche singulière; les autres déploreront sans doute l'absence de renouvellement. Cela dit, il convient de souligner leur maîtrise, leur attention aux moindres détails, leur façon d'explorer des questions existentielles en ne formulant jamais de réponses.

Cette fois, ils s'attardent au cas d'une jeune médecin qui prendra elle-même l'initiative de retracer le parcours d'une parfaite inconnue, afin de lui rendre sa dignité, au-delà de la mort. À la forme d'enquête qu'emprunte le récit, les cinéastes ajoutent bien sûr une dimension plus profonde afin d'explorer les aspects plus fragiles de la condition humaine.

Adèle Haenel, déjà lauréate de deux trophées César (Suzanne lui a valu celui du meilleur second rôle et Les combattants, celui de la meilleure actrice), offre une fois de plus une performance impeccable.

* * * 1/2

La fille inconnue. Drame de Luc et Jean-Pierre Dardenne. Avec Adèle Haenel, Jérémie Renier, Fabrizio Rongione. 1h46.

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Image fournie par AZ Films

La fille inconnue