On croyait ne jamais le revoir au grand écran. Faut dire que depuis près de 10 ans, Mel Gibson a surtout fait parler de lui avec son arrestation pour conduite avec les facultés affaiblies et ses propos antisémites.

Mais Mad Mel n'avait pas dit son dernier mot. Il le prouve dans Blood Father, un thriller d'action signé Jean-François Richet (Mesrine), un film médiocre auquel on finit tout de même par trouver certaines qualités grâce au talent de l'acteur australien.

Ex-motard, ex-alcoolique, ex-taulard, John Link (Mel Gibson) tente tant bien que mal de se racheter une conduite. Sobre depuis deux ans, il a laissé tomber ses mauvaises habitudes, vit reclus dans sa caravane, loin de toute tentation, et gagne sa vie comme tatoueur. C'est l'appel de Lydia (Erin Moriarty), sa fille de 16 ans portée disparue depuis un moment, qui va l'obliger à revoir ses plans et le plonger dans toute une galère. Elle débarque en effet chez lui alors qu'elle est poursuivie par des narcotrafiquants à la suite d'un braquage qui a mal tourné.

On l'aura compris, ce n'est pas grâce à son scénario que Blood Father, adaptation du roman écrit par Peter Craig (The Town, The Hunger Games: Mockinjay - Part 1 & 2), tire quelque peu son épingle du jeu. On pense immanquablement à Liam Neeson et à la trilogie Taken, en beaucoup moins réussi.

Tout y est prévisible, sauf peut-être la performance de Mel Gibson qui, à 60 ans, est dans une forme olympienne dans la peau de ce tatoué au teint basané enfourchant sa moto dans le désert texan.

Un personnage fait sur mesure pour Mel Gibson, qui cumule les points communs avec ce John Link repenti. Lors d'une réunion des Alcooliques anonymes, on a l'impression d'entendre Gibson s'adresser à ses fans: «Je ne peux réparer ce que j'ai brisé», faisant le point sur ses déboires.

Blood Father mise ainsi sur le retour de Gibson à l'écran. Avec un budget de 10 millions de dollars, ce ne sont pas non plus les scènes d'action qui sauvent le film.

La touche d'humour dans les dialogues, principalement dans les répliques de Lydia (Erin Moriarty), fait sourire à de nombreuses reprises. Dès les premières minutes du long métrage, on retrouve Lydia dans un supermarché: la caissière refuse de lui vendre des cigarettes sans une pièce d'identité, mais la laisse sans problème payer des balles de révolver.

Erin Moriarty (True Detective) est d'ailleurs excellente dans son personnage de jeune femme perdue qui se met les pieds dans les plats, puis se tourne vers son père pour ramasser les pots cassés.

Le duo père/fille avec Gibson reste crédible, mais Blood Father finit - comme bien des films du genre - en queue de poisson.

À voir uniquement pour le plaisir de renouer avec Mad Mel et dans l'espoir qu'il soit à l'aube d'une nouvelle ère dans sa carrière.

* * 1/2

Blood Father (V.F.: Père de sang). Thriller de Jean-François Richet. Avec Mel Gibson, Erin Moriarty, Diego Luna. 1h28.

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Image fournie par Lionsgate

Blood Father