Charmante comédie que ce Maggie's Plan de Rebecca Miller, avec d'excellents acteurs, mais dans une intrigue cousue de gros fil blanc.

Une histoire new-yorkaise comme Woody Allen les aime. Des universitaires trentenaires qui enseignent, écrivent des livres et vivent des relations amoureuses tordues.

Maggie (Greta Gerwig) veut un enfant. Elle recourt à l'insémination artificielle - le donneur étant un fabricant de cornichons baba cool - au moment où John (Ethan Hawke), malheureux avec sa femme Georgette (Julianne Moore), devient amoureux d'elle. 

Celui-ci quitte Georgette pour élever Lilly avec Maggie tout en écrivant des romans et en pensant constamment à Georgette. Malheureuse avec John, Maggie concocte donc un plan, avec Georgette, pour qu'elle renoue finalement avec son ex...

Une histoire de manipulation où la manipulatrice annoncée (Maggie) sera la plus manipulée des trois. John et Georgette se servent d'elle à qui mieux mieux tels les vrais égocentriques consommés qu'ils sont.

Allenien, dites-vous ? On ne peut plus. En outre, les dialogues sont souvent savoureux, la musique, jazzy à souhait et les interprètes, à la hauteur, notamment Julianne Moore en intello universitaire au fort accent européen.

Sauf que n'est pas l'auteur de Manhattan qui veut. 

Le récit s'avère prévisible et la mise en scène, sans originalité. On y cherche en vain un deuxième et un troisième degré d'ironie et de névrose qui font le charme des films de Woody Allen. 

Humour intelligent, certes, mais sans ce souci d'originalité dans la mise en images et au montage qui fait la marque même des moins bonnes comédies de Woody Allen.

En prime, on a droit à une mauvaise imitation de l'hiver québécois. Une scène se déroule, prétendument, dans l'une de nos forêts où les French Canadians restent insensibles aux SOS de stars hollywoodiennes en détresse...

Maggie's Plan ***. De Rebecca Miller. Avec Greta Gerwig, Ethan Hawke et Julianne Moore. 1 h 38. 

IMAGE FOURNIE PAR MÉTROPOLE FILMS

Maggie's Plan

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Ethan Hawke et Julianne Moore