Perro come perro s'inscrit dans la mouvance du nouveau cinéma latino-américain. Présentée au Festival de Sundance en 2008, cette première réalisation du Colombien Carlos Moreno tente de se démarquer par son style et son caractère violent. Mais n'est pas Tarantino qui veut. Clairement influencé par Reservoir Dogs et par toutes les productions du même acabit qui ont suivi, Moreno tente aussi une petite incursion du côté du cinéma d'Inarritu sans jamais atteindre la même profondeur. Le récit, assez convenu, décrit les tensions internes au sein d'une organisation criminelle, où le chef a pu faire en sorte qu'un sort soit jeté par une prêtresse vaudou sur quiconque tuerait son protégé. Trahisons en tous genres, somme d'argent détournée, homme de main «possédé du démon», tout se met en place pour un règlement de compte féroce et sanglant, lequel sera ici le point culminant d'un film pour le moins anecdotique. Moreno, un cinéaste issu du monde du clip musical, s'empêtre un peu dans la fébrilité de son style. S'il parvient à donner du rythme à son histoire à grands coups d'effets chocs, son thriller revêt quand même un caractère pour le moins artificiel. D'autant plus qu'il ne parvient pas à faire écho au caractère de la ville dans laquelle se déroulent ces événements (Cali), en tout cas pas de la même manière que l'a fait Inarritu avec Mexico dans Amores perros, auquel ce film fait inévitablement penser aussi.

DOG EAT DOG

de Carlos Moreno.

Avec Marlon Moreno, Oscar Borda, Alvaro Rodriguez. E1 Entertainment.

** 1/2