Une belle histoire, si irréprochablement vertueuse qu’on se sent presque forcé, à moins d’assumer pleinement son cynisme, de laisser tomber toute pensée critique : Snow Flower and the Secret Fan est en tous points beau et beau et bel et bon. Mise en scène d’opérette asiatique, musique appropriée, jeunes actrices formidables qui donnent à fond dans le jeu des larmes : voici un authentique mélodrame, signé Wayne Wang, cinéaste américanisé à qui l’on doit, entre une vingtaine de films, le Smoke avec Harvey Keitel.


Une belle histoire, irréprochablement belle, donc. Celle de deux sœurs, sœurs d’âme, des meilleures amies. Sophia, jeune arriviste, apprend que son ancienne et chère copine, qu’elle ne voyait plus, est plongée dans un coma profond à la suite d’un accident. Fouillant les affaires de sa camarade alitée, Sophia découvrira un étrange manuscrit, datant de la vieille Chine du 19e siècle, lequel relate les tourments de deux amies, profondément unies et aussi durement désunies. On aura donc droit à deux tragédies en parallèle : Sophia et son amie, et deux jeune filles de l’aristocratie et de la plèbe chinoises d’une époque révolue.


Répétons : c’est beau, comme la naissance d’une fleur ou le premier envol d’un oiseau. C’est beau tout plein, ça donne envie de roucouler et de s’écrier : « Il existe donc une magie ! ». Cette magie coûte douze dollars au AMC.

Snow Flower and the Secret Fan
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Drame de Wayne WangAvec Russell Wong, Bingbing Li, Archie Kao

2h00