Même si nous lui attribuons une note peu élevée, surtout en raison d’agaçantes fautes techniques, ce premier long métrage de Joel Fendelman possède tous les attributs nécessaires d’un film à la fois attachant et portant à la réflexion.


D’abord, un casting plutôt solide, d’autant plus que la majorité des acteurs sont des adolescents qui, sans casser la baraque, jouent avec un beau naturel. Ensuite, pour ce côté très «film de rue» qui nous fait découvrir un quartier à travers ses habitants, ses rituels, ses boutiques. Puis, son encrage dans un tableau on ne peut plus nord-américain et proche de notre réalité.

Nous voilà donc dans un Brooklyn multi-ethnique d’aujourd’hui où Daud, timide garçon de 11 ans et fils de l’iman du quartier, baigne dans une grande solitude et doit composer avec une vie familiale relativement joyeuse mais sur laquelle le conservatisme du père fait ombrage.

Un jour, par un très curieux hasard, Daud fait la connaissance de trois garçons juifs de son âge qui, le croyant juif lui aussi, l’accueillent à bras ouverts. Qu’y a-t-il de mal à se faire des amis? Et qu’y a-t-il de mal à vouloir explorer son entourage? C’est sans doute la conclusion à laquelle Daud en vient en changeant de prénom et en poussant l’audace de la substitution religieuse jusqu’à prendre des cours d’été dans une synagogue!

C’est pousser le bouchon un peu loin, d’autant plus que personne dans les lieux ne pose de question sur la provenance de ce nouveau venu arrivé comme un cheveu sur la soupe.

Mais ce n’est pas, de loin, le pire défaut du film. Il y a de la houle dans la caméra, le focus n’est pas au point dans certains plans rapprochés, les répétitions (trois scènes quasiment identiques dans la classe) agacent et l’équipement numérique semble avoir été acheté au rayon des aubaines.

Il faut par contre féliciter le réalisateur qui a eu le bon goût de nous laisser sur une fin ouverte où tout n’est ni parfait ni réglé mais qui, en un sens, laisse de belles notes d’espoir.

David

** ½
Film américain de Joel Fendelman avec Maz Jobrani, Muatasem Mishal et Binyomin Shtaynberger
1h20

Dimanche 21 août à 14h au Cinéma Impérial

En compétition officielle.