C'est le rendez-vous annuel des auteurs de la scène. Une formidable rampe de lancement pour les jeunes dramaturges qui ont une occasion de se faire entendre avant, peut-être, d'être joués. Cette année encore, une douzaine de lectures publiques ont été programmées par le Jamais lu. La Presse se penche sur ces «possibles» pièces.

Les années passent et ne se ressemblent pas, si l'on en croit la directrice artistique du Festival du Jamais lu, Marcelle Dubois. Chaque année depuis 13 ans, son équipe et elle procèdent à la sélection d'une douzaine de textes parmi plus de 130 projets de lectures publiques.

Fini la vague réaliste qui explore les relations humaines tortueuses ou le regard cynique du jeune trentenaire qui se demande comment vivre en couple. Selon Marcelle Dubois, les auteurs de cette cuvée ont un souffle lyrique dépourvu de cynisme. Ils ont aussi délaissé la ville pour camper leurs histoires dans la nature.

«C'est fascinant de voir les thèmes se dégager par eux-mêmes, nous dit-elle. Dans l'urgence de leur parole, chaque année, les textes sont reliés par une certaine actualité. Cette fois, la plupart des auteurs ont situé leurs histoires hors des villes. On est dans la nature, près de la mer, dans des forêts ou dans des villages...»

On pourra entendre la prose de Steve Gagnon, qui nous avait proposé En dessous de vos corps je trouverai ce qui est immense et qui ne s'arrête pas l'an dernier. Sa pièce Fendre les lacs réunit huit personnages qui habitent dans une forêt lointaine. Leur quiétude sera troublée par la découverte d'un cadavre.

Julie-Anne Ranger-Beauregard continue d'ouvrir le chemin de la maternité avec sa pièce Les inconnus, rencontre amoureuse entre une femme qui souhaite avoir un enfant et un jeune homme aux idéaux opposés. L'auteure - elle-même enceinte - avait abordé ce thème dans Madame Renard, aux derniers Contes urbains.

«Comment se sert-on de notre place dans le monde pour grandir? demande Marcelle Dubois. Les textes que nous avons retenus ont quelque chose de mythique qui se situe entre les racines et le ciel», explique la directrice artistique, qui a fait appel à l'auteure et comédienne de Québec Véronique Côté pour la codirection artistique.

Autre découverte: Gabriel Robichaud, jeune auteur acadien qui nous présentera sa pièce Crow Bar, qui raconte l'histoire d'«Elle», propriétaire d'un bar d'un village de bord de mer. «C'est vraiment un auteur en émergence dans le Canada français, estime Marcelle Dubois. Il a une vraie «pétillance». Avec cette pièce apparaît un auteur.»

Le comédien Félix Beaulieu-Duchesneau proposera quant à lui une lecture de sa bande dessinée Le nombril du monstre. Des projections de ses dessins se superposeront à la lecture de ce projet de longue haleine qu'il a commencé il y a 10 ans, alors qu'il attendait son premier enfant.

David Paquet (Stand up poétique); le collectif formé de Jocelyn Lagarrigue, Isabelle Leblanc, Isabelle Roy et Richard Thériault (Pâtisseries françaises de France); les élèves de 6e année de l'école Saint-Grégoire-le-Grand (Ce que je vois); Annie Ranger (Jusqu'au sang ou presque); Séverine Fontaine (Regards); André Gélineau (Raconter le feu aux forêts) et Laurie Léveillé, lauréate du prix de l'Égrégore (Comme un poison dans l'aube), complètent le programme.

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Du 2 au 9 mai aux Écuries. Info: jamaislu.com