Les accélérateurs d'entreprises sont en train de faire leur place dans les milieux universitaires. Fondés par des entrepreneurs, des gestionnaires ou des philanthropes, ces accélérateurs aident les jeunes loups qui formeront le Québec inc. de demain. En voici deux.

FAIRE PARTIE DE LA RECHERCHE

Étudiant au doctorat en biologie, Frédéric Leduc trouvait peu efficaces les anticorps avec lesquels il travaillait. Son Ph. D. en poche, lui et deux collègues chercheurs se sont juré de créer les meilleurs anticorps sur le marché en fondant Immune Biosolutions.

Les anticorps jouent un rôle de premier plan dans l'avancement de la science, explique Frédéric Leduc, PDG. « Presque tous les prix Nobel de la médecine ont utilisé des anticorps pour arriver à leurs fins », dit-il.

Immune Biosolutions, qui obtient ses anticorps à partir d'oeufs de poule, a effectué ses premières ventes avant d'obtenir du financement. Frédéric Leduc et ses acolytes, Jean-François Larrivé et Simon Gaudreau, voulaient battre le fer pendant qu'il était chaud. Ils ont présenté leur PME à l'Accélérateur de création d'entreprises technologiques (ACET) de Sherbrooke, autour duquel gravite notamment Laurent Beaudoin.

Leur projet d'entreprise a été retenu. « Notre technologie n'a pas été développée pendant nos études, mais après. Un accélérateur comme l'ACET a une autre philosophie », lance M. Leduc, 36 ans.

La jeune PME de 13 employés a certes obtenu quelques milliers de dollars d'un fonds de démarrage. Mais surtout, elle a pu profiter de coaching et de plusieurs contacts. Si bien que, l'an passé, une première collecte de fonds a permis à l'entreprise d'amasser 750 000 $.

Tout d'abord prisés en génétique bovine, les produits d'Immune Biosolutions sont de plus en plus utilisés en recherche par des entreprises pharmaceutiques et des laboratoires universitaires d'Amérique du Nord, d'Europe et d'Asie. La PME offre des anticorps sur mesure, mais possède également un catalogue auquel elle ajoute une dizaine de produits mensuellement.

L'entreprise travaille notamment sur des anticorps contre la bactérie C. difficile, de même que pour le traitement du cancer.

LOGICIEL DONT VOUS ÊTES LE HÉROS

La réalité virtuelle, grande vedette du dernier Consumer Electronic Show (CES) de Las Vegas, est en ascension. Et une entreprise de Québec, OVA, pourrait bien en profiter. Son logiciel de création et de gestion de contenus pour la réalité virtuelle intéresse le ministère de la Défense et les Forces armées canadiennes, mais également des entreprises américaines.

La première version du logiciel StellarX a trouvé preneur en septembre 2015 : la Ville de Québec s'en sert actuellement pour former ses pompiers.

Ce puissant logiciel créé par Harold Dumur est dans la ligne de mire des grands donneurs d'ordres associés au monde militaire, mais aussi d'entreprises privées new-yorkaises, notamment dans les secteurs de l'immobilier et du divertissement de luxe.

Harold Dumur, diplômé en génie industriel, a mis un an et demi à créer son logiciel, entre autres avec du « love money ». Dès sa sortie, StellarX était en orbite. Le logiciel est offert en location à 249 $ par mois, pour la version création, et à 199 $ pour la version gestion.

Le jeune chef d'entreprise se savait en « avant de son temps » et ne voulait pas traîner de la patte pour la suite des choses. Il a communiqué avec l'accélérateur HEC Banque Nationale, dont il connaissait la réputation. Un plan de présentation de 32 pages plus tard, il était choisi.

Dès l'automne 2015, il a eu droit à la totale : bourse de 7500 $, prêt de 15 000 $ à 2,5 % d'intérêts, ateliers avec des juristes, des fiscalistes, des membres influents de Québec inc., de même qu'un loyer à HEC Montréal.

Le jeune chef d'entreprise sait qu'il a une mine d'or entre les mains. Il est sollicité de toutes parts. L'accompagnement dont il fait l'objet actuellement ne pouvait survenir à un meilleur moment, dit-il.

Photo Yan Doublet, Le Soleil

Installée à Québec, l’entreprise OVA, dont le fondateur Harold Dumur a produit un logiciel de création et de gestion de contenus pour la réalité virtuelle, possède aussi des bureaux à Montréal et à New York.