Plusieurs ports du Québec ont récemment investi dans leurs infrastructures ou projettent de le faire bientôt. Ils attirent également de grandes entreprises et représentent des atouts importants pour l'économie de différentes régions. Voici quelques projets à suivre. - Nathalie Côté, collaboration spéciale

Des milliards en investissements à Bécancour

Le port de Bécancour attire des projets majeurs. Au printemps prochain, Stolt LNGaz y construira une usine de liquéfaction de gaz naturel. Elle représente un investissement d'environ 600 millions et une trentaine d'emplois, indique Maurice Richard, président-directeur général de la Société du parc industriel et portuaire de Bécancour. IFFCO Canada, elle, projette d'y installer une usine d'urée au coût de 2 milliards, créant plus de 300 emplois. « La décision finale devrait être prise d'ici la fin de l'année », précise M. Richard. Enfin, le projet de transformation de terres rares de Minéraux rares Quest est aussi attendu dans les prochaines années, un investissement de 800 millions à un milliard.

Le train attire d'importants projets à Saguenay

La desserte ferroviaire et la gare intermodale inaugurées au printemps au port de Saguenay pourraient contribuer à la réalisation d'importants projets. GNL Québec envisage d'y construire une usine de liquéfaction de gaz naturel d'ici 2021, un investissement de 7,5 milliards! Selon Carl Laberge, directeur général du port, le lien ferroviaire est aussi « une condition essentielle » à la réalisation de la mine de Métaux BlackRock à Chibougamau, un projet d'un milliard. Par ailleurs, le port projette la construction d'un terminal de 200 millions pour 2018 sur la rive nord du Saguenay, à Sainte-Rose-du-Nord. Celui-ci desservirait la future mine d'Arianne Phosphate, un investissement de plus d'un milliard, puis d'autres projets qui pourraient naître dans le secteur.

Travaux importants à Trois-Rivières

Plus de 33 millions seront investis au port de Trois-Rivières afin de reconstruire un quai et construire une rampe à chargement horizontal, des installations d'entreposage et deux hangars. Ces améliorations permettront d'augmenter de plus de 40 % l'espace d'entreposage extérieur, tandis que la capacité d'entreposage intérieure grimpera de 65 000 tonnes. Des investissements de 15 millions du secteur privé sont aussi prévus. « C'est pour des équipements de manutention spécialisés », précise François Jacob, directeur des communications du Port de Trois-Rivières. La construction entraînera la création de 300 emplois directs et indirects et l'exploitation permettra l'embauche de 70 personnes. La majorité des travaux est prévue pour 2016.

Un nouveau quai projeté à Valleyfield

Le nombre de navires a triplé en 15 ans au port de Valleyfield, passant de 48 à 150 en 2015. Quant aux marchandises transportées, elles ont grimpé à 641 835 tonnes l'an dernier. L'espace commence à manquer, si bien que son président-directeur général, Michel Gadoua, souhaite la construction d'un quai additionnel, un projet de 30 millions. La facture serait payée en parts égales par le port et les gouvernements fédéral et provincial. « Le projet a été déposé et nous attendons une réponse », précise-t-il. Si tout se déroule bien, les appels d'offres pourraient être lancés dès cet hiver pour une construction en 2016.

La hausse du prix du fer attendue à Sept-Îles

En partenariat avec cinq minières, le port de Sept-Îles a inauguré l'an dernier son quai multiusager, un investissement de 220 millions. La chute du prix du fer retarde toutefois les projets des entreprises. « Nous sommes sûrs qu'il y aura une reprise lente », indique Pierre D. Gagnon, président-directeur général. Atout important: la grande capacité du terminal permettra de réduire les coûts d'expédition de 30 à 40 %. Actuellement, seule Tata Steel Canada a commencé ses activités. Elle est d'ailleurs la principale responsable de l'augmentation de plus de 4 % du volume du port en 2015. Les autres minières partenaires sont Alderon Iron Ore, Champion Iron Mines, Labrador Iron Mines et New Millenium.

Bientôt du gaz naturel  à Sept-Îles?

Des « développements intéressants » devraient survenir ces prochains mois dans le projet d'un terminal pour la distribution du gaz naturel au port de Sept-Îles, indique son président-directeur général, Pierre D. Gagnon. Le gaz naturel, une énergie plus propre que les combustibles fossiles pour alimenter les grandes entreprises, arriverait donc par bateau. « Toute la communauté et la grande industrie travaillent activement pour obtenir cette énergie-là, souligne-t-il. C'est un incontournable pour permettre la continuité de notre développement économique et surtout pour faire la seconde transformation de nos ressources. » Ce projet représenterait un investissement de « plusieurs dizaines de millions », selon lui.

Augmentation du volume au quai de Port-Cartier

En septembre, l'entreprise FerroQuébec a appris que son projet d'usine de silicium à Port-Cartier ne serait pas soumis au processus du Bureau d'audiences publiques sur l'environnement, un pas de plus vers sa réalisation. Située à proximité du quai municipal, elle représenterait un investissement de 400 millions et créerait 300 emplois, souligne Bernard Gauthier, commissaire industriel à la Corporation de développement économique de Port-Cartier. « Cela permettrait d'apporter un volume intéressant au quai, tant pour les intrants que pour la production qui est destinée à l'international », précise-t-il. Le quai pourrait aussi être utilisé prochainement pour un projet forestier, mais rien n'est confirmé pour l'instant.