Implanter une culture d'innovation au sein de l'entreprise demande réflexion et organisation, et ce, que l'on gère 4 ou 200 employés. Voici 10 conseils pour les entrepreneurs qui souhaitent engager leur entreprise dans le chemin de l'innovation.

Impliquer les employés

Établir une culture d'innovation, c'est d'abord amener toute l'équipe à contribuer aux idées qui mèneront à l'innovation. «La culture d'innovation est une culture qui fait très attention à sa base», explique Hugo Steben, conseiller en stratégie et management de l'innovation chez Zins Beauchesne et associés. «Ce n'est pas le gestionnaire qui va générer 400 idées par année et qui est en contact avec les clients ou les problèmes technologiques.»

Profiter de l'expérience des clients

«Il est important d'institutionnaliser des pratiques d'écoute client en formant par exemple les vendeurs à interroger les clients au sujet des produits, pour connaître leurs besoins et déterminer quels sont les irritants», indique aussi Hugo Steben.

Voir ce qui se fait ailleurs

«Il faut aller jouer dehors pour être à l'écoute de ce qui se passe autour et bien saisir le marché», dit Laurent Simon, professeur agrégé en management et codirecteur de la plateforme de recherche MosaiC à HEC Montréal. Selon lui, l'entrepreneur doit non seulement s'attarder aux magazines spécialisés et aux foires commerciales, mais aussi sortir des limites de son industrie pour voir ce qui se fait ailleurs en matière de technologies et découvrir des produits venus d'autres secteurs qui pourraient entrer en compétition ou complémenter ceux offerts par son entreprise.

Allouer des ressources stables à l'innovation

«Pour la plupart des gestionnaires, l'innovation est toujours prioritaire, mais jamais urgente, explique Hugo Steben. L'innovation demande un engagement à long terme et il faut s'assurer d'avoir un flux constant d'investissements. Il faut donc s'engager de façon continue parce que si on veut faire de l'innovation dans l'urgence, souvent ça ne marchera pas.»

Faire une bonne planification

«Un des principaux facteurs d'explosion des coûts de développement est un retour en arrière, explique Hugo Steben. Plus on avance dans le processus de fabrication, plus ça coûte cher de retourner en arrière.» Considérations légales, de production, de commercialisation et de réponse aux attentes des clients: selon lui, tout doit être bien rodé pour éviter d'avoir à «éteindre des feux».

Accepter de faire des erreurs

«La PME a tendance à ne pas vouloir faire d'erreurs parce qu'elle a peur de perdre ses ressources, indique Hugo Steben. Quand il est question d'innovation, il faut accepter de faire des erreurs parce qu'elles sont souvent une source d'apprentissage. Apprendre de ses erreurs est un passage obligé pour avoir éventuellement du succès.»

Penser constamment à améliorer le produit

«C'est un invariant, explique Michel Trépanier, professeur au département des sciences de la gestion de l'UQTR et à l'Institut national de recherche scientifique (INRS). On doit toujours se demander comment on peut améliorer le produit proposé au client, et ce, sur une base continue.»

Accorder de l'importance aux intangibles

«C'est tout ce qui est dans la tête qui distingue», affirme Michel Trépanier. Dans un monde où les outils de production et la main-d'oeuvre compétente sont accessibles à tous, l'entreprise doit se démarquer autrement. Le professeur affilié à l'Institut de recherche sur les PME de l'UQTR en prend pour exemple le cas réel d'une entreprise gaspésienne qui vend du saumon fumé. «Ce qui distingue cette entreprise des autres, c'est une recette ancestrale secrète pour aromatiser le poisson qui lui a été transmise par ses plus vieux employés.»

Revoir les méthodes de production en continu

«C'est un impératif, explique Michel Trépanier. Ce n'est pas un projet qu'on réalise une seule fois, mais en continue. La question des coûts de production est très importante, et la compétition est vive. Il faut savoir s'adapter.»

Personnaliser son procédé de fabrication

«On ne peut pas avoir des coûts de production aussi bas que ceux des Chinois, mais on peut se démarquer en ayant des procédés de fabrication sur mesure pour son client», indique Michel Trépanier.