L'idée d'un Marché solidaire dans l'arrondissement LaSalle a germé avec les marchés saisonniers. La population du petit quartier défavorisé Airlie-Bayne manquait désespérément de fruits et de légumes. «Airlie-Bayne est ce qu'on appelle un désert alimentaire. La dernière épicerie a fermé et il reste juste des dépanneurs», explique Philippe Plourde, chargé de projet du Marché solidaire à la Table de développement social de Lasalle.

En discutant avec les producteurs présents aux marchés saisonniers l'été dernier, l'idée d'offrir un service de vente de produits locaux sur l'internet pendant toute l'année est apparue. Le projet compte maintenant cinq volets qui assurent un accès aux fruits et aux légumes aliments à l'année.

«Dès juillet, les gens pourront passer leur commande en ligne et venir la chercher dans nos locaux. Nous voulons offrir une centaine de produits, soit environ 80% des produits d'épicerie», indique M. Plourde. Le Marché solidaire tient aussi un petit stand de fruits et légumes dans ses locaux pour les imprévus.

En négociant directement avec les producteurs, le Marché solidaire estime que ses clients déboursent environ 30% de moins qu'à l'épicerie même s'il garde 15% des ventes pour financer son projet de dépannage alimentaire qui démarrera prochainement.

«Nous aiderons des gens envoyés par des organismes lasallois», précise M. Plourde.

Le Marché solidaire vient également de démarrer un groupe d'achats pour obtenir de meilleurs prix sur les produits secs et de base comme le riz, les pâtes, le papier hygiénique, etc.

«Pour le moment, nous avons du financement de plusieurs fonds en lutte contre la pauvreté et en économie sociale, mais nous souhaitons nous autofinancer d'ici trois ans. L'idée, ce n'est pas de faire de l'argent, mais de rendre une partie de ce que l'on a à la communauté.»