Lorsque Jonathan Coutu terminait sa maîtrise en finances à Cambridge, ses amis ont acheté un ensemble pour fabriquer de la cuisine moléculaire. «Ils avaient payé ça une fortune et ça n'avait pas fonctionné», se souvient-il. De retour au Québec, l'anecdote lui est revenue en tête.

«Je trouvais que le produit avait beaucoup de potentiel. La cuisine moléculaire a fait beaucoup jaser avec des restaurants comme elBulli, mais il restait à la démocratiser», affirme celui qui a démarré l'entreprise Molécule-R avec Jérôme de Champlain en septembre 2009.

Pour mener des tests, Jonathan Coutu a commandé tous les ensembles de cuisine moléculaire qu'il a trouvés sur l'internet.

«Les échecs arrivent si c'est mal expliqué. Il faut bien vulgariser.»

L'entrepreneur de 29 ans a choisi de réaliser un DVD avec des recettes simples. «Quand les gens ont compris le principe, ils peuvent improviser.»

Jonathan a aussi analysé les modèles d'affaires de ses concurrents, surtout européens, et actifs principalement sur le web.

«En Amérique du Nord, très peu de commerces offraient des ensembles de cuisine moléculaire. C'est le marché que j'ai décidé de viser parce que, pour rejoindre le grand public, l'internet n'est pas suffisant.»

Cela exige toutefois de respecter différentes règles d'étiquetage et de garder des coûts de production très bas.

«J'ai trouvé des sous-traitants en Chine pour fabriquer mes ustensiles en mettant des annonces sur des sites conçus pour cela.»

Molécule-R a commencé à vendre ses produits en octobre et compte une soixantaine de points de vente au Québec. L'an 2011 sera toutefois une année charnière pour l'entreprise montréalaise d'une quinzaine de travailleurs.

«Nous souhaitons nous introduire dans les grandes chaînes américaines et européennes pour les Fêtes. Nous sommes aussi en train de concevoir un autre ensemble pour préparer des cocktails.»