ArcelorMittal Exploitation minière Canada poursuit l'exploitation de ses mines de fer de Mont-Wright et de Fire Lake, sur la Côte-Nord, au Québec, en dépit de la chute de 70% du prix du concentré au cours des six derniers mois.

Son président et chef de la direction, Pierre Lapointe, reconnaît que cette situation impose une énorme pression sur la viabilité des activités. En fait, elle rendrait très difficile la poursuite des activités si elle devait s'accentuer ou se prolonger.

«Nous avons maintenu un niveau de performance suffisant pour continuer à fonctionner, car la baisse du dollar canadien et du prix du pétrole aide, mais on ne peut s'y fier, dit-il. Il faut travailler sur la performance, sinon nous ne passerons pas au travers.»

Le concentré de fer s'échange autour de 47$US la tonne en Chine, comparativement à un prix moyen de 135$US en 2013. Les producteurs canadiens doivent engager des frais de transport de 25 à 30$US la tonne pour des expéditions vers l'Asie.

M. Lapointe, ancien cadre supérieur d'Alcoa, a été promu au plus haut poste chez ArcelorMittal Exploitation minière Canada en mars dernier. La société est détenue à 85% par la multinationale de l'acier ArcelorMittal et à 15% par le consortium Posco/China Steel Corporation.

Perspectives

Cela dit, la conversion du concentré en boulettes de fer à l'usine de bouletage de Port-Cartier dégage des marges intéressantes, et les perspectives des deux prochaines années sont très positives.

L'usine a produit un record de 9,8 millions de tonnes de boulettes en 2014. La société espère atteindre une production de 10 millions de tonnes cette année.

Selon M. Lapointe, l'accès au gaz naturel liquéfié sur la Côte-Nord est l'un des éléments du Plan Nord qui pourrait beaucoup aider ArcelorMittal Exploitation minière Canada.

Les études sont en cours sur un projet de conversion complète de l'usine de bouletage au gaz naturel, au lieu des hydrocarbures de soute (bunker) utilisés actuellement.

«Cette conversion garantirait plusieurs années à l'usine de bouletage. Elle la rendrait parmi les plus efficaces à l'échelle mondiale et réduirait les gaz à effet de serre de 25%», estime le dirigeant.

Plusieurs partenaires seront impliqués dans le projet et il n'y a pas encore de décision ni d'échéancier précis. L'aide gouvernementale sera sollicitée.

En plus de l'accès au gaz naturel liquéfié, Pierre Lapointe réitère les deux autres priorités de l'entreprise: l'accès à la main-d'oeuvre locale qualifiée et la renégociation des tarifs d'électricité. L'établissement d'une base permanente pour les employés, au lieu du système actuel de logements communautaires et de navettage, contribuerait au dynamisme et à l'attrait des villes nordiques pour les employés et leur famille.

Objectif: 30 millions de tonnes

L'an dernier, ArcelorMittal Exploitation minière Canada a produit un record de 23,3 millions de tonnes de concentré de fer, atteignant même une cadence annualisée record de 26 millions de tonnes au quatrième trimestre.

Les objectifs de l'entreprise sont de 26 millions de tonnes en 2015, 28 millions dans deux ans et 30 millions par année par la suite.

La capacité actuelle de transport du chemin de fer privé d'ArcelorMittal Exploitation minière Canada est de 30 à 32 millions de tonnes par année. La société minière investit entre 80 et 100 millions par année en entretien de ses installations.

Pour atteindre l'objectif de 30 millions de tonnes, il faudra ajouter des investissements de l'ordre de 200 à 400 millions, soutient M. Lapointe.