À l'automne 2012, l'Université McGill introduira un nouveau programme de maîtrise en administration des affaires (MBA) typique des grandes tendances dans le domaine: le MBA International Study. En plus de la formation habituelle, les étudiants prépareront un voyage d'études d'une dizaine de jours à l'étranger pour questionner entrepreneurs et dirigeants. Au retour, ils rédigeront un rapport détaillé de leur voyage. Et ce n'est pas du tourisme déguisé: cela comptera pour six crédits!

McGill n'en est pas à ses premiers efforts pour «internationaliser» son MBA. Depuis 12 ans, l'Université McGill a une sorte de succursale au Japon. «Nous y offrons notre MBA, supervisé et enseigné par nos professeurs, explique Tamer Boyaci, vice-doyen au programme de maîtrise de la faculté de gestion Desautels. La moitié des étudiants sont japonais et le reste vient de partout, dont 20 à 25% de Canadiens qui travaillent au Japon.»

Et, le croiriez-vous, McGill et son MBA s'intéressent de près à... Bollywood. «Nous avons créé ce que nous appelons le campus international, dit M. Boyaci. Ça signifie que les étudiants intéressés vont visiter l'Inde, par exemple. Ils y feront des séjours dans deux villes. Ça peut être Bombay pour y connaître de très près l'industrie du cinéma sous tous ses angles: production, distribution, etc. Puis une autre ville pour y étudier les technologies de l'information.»

À Concordia, on s'apprête à investir 10 millions, dont la moitié servira à l'aménagement d'un étage complet de la John Molson School of Business. Ce réaménagement est nécessaire, notamment pour permettre l'internationalisation du MBA. «Nous allons vers une collaboration étroite avec Hong Kong, précise Alan Hochstein, doyen par intérim de l'École. Il s'agit d'offrir aux étudiants de là-bas notre programme de MBA/Analyste financier.»

L'Université Laval lorgne aussi les clientèles étrangères. «Il y a là un gros marché potentiel pour notre programme de MBA, confirme André Gascon, vice-doyen de la faculté des sciences de l'administration. À l'automne 2011, nous avons introduit notre MBA Global Business pour attirer une clientèle mondiale et préparer notre clientèle québécoise aux marchés internationaux. Nous avons présentement 10 étudiants, la moitié étant des étudiants étrangers.»

Les étudiants du MBA de l'Université Laval ont déjà pris l'habitude des voyages. L'université a en effet des ententes avec d'autres institutions étrangères qui accueillent une dizaine d'étudiants par destination. Il s'agit de voyages de six à huit semaines, très intenses. De telles ententes existent avec le Mexique, la Chine (universités de Shanghai et de Kunming), ainsi qu'avec des universités américaines.

Double diplôme

Il n'y a pas que les étudiants et les profs qui voyagent. Les diplômes aussi tissent des liens avec le reste du monde. À elle seule, l'Université Laval propose une flopée de ces ententes qui permettent le double diplôme de MBA. «On peut obtenir, en plus du MBA de Laval, le même MBA délivré par l'une ou l'autre de ces universités: Grenoble, Toulouse, Bordeaux, Nantes et l'EDHEC de Paris, Lille ou Nice.» L'EDHEC est la plus prestigieuse école d'administration française, et un diplôme de cette école est une excellente porte d'entrée à une carrière européenne.

Les étudiants au MBA pour cadres en exercice de l'UQAM ont eux aussi accès au double diplôme, pour peu qu'ils soient prêts à faire quelques séjours à Paris. «Nous avons une entente de réciprocité avec Paris-Dauphine», rappelle Robert Desmarteau, directeur des programmes pour cadres de l'École des sciences de la gestion. «Nous recevons des groupes d'étudiants parisiens pour quelques cours, et vice-versa.»

On aura compris que les frais de déplacement et d'hébergement sont en sus des droits de scolarité, gel ou pas gel.

Photo fournie par l'UQAM

«Nous avons une entente de réciprocité avec Paris-Dauphine», indique Robert Desmarteau, directeur des programmes pour cadres de l'École des sciences de la gestion à l'UQAM. «Nous recevrons des groupes étudiants parisiens pour quelques cours, et vice-versa.»