Le développement économique de Longueuil passera par des projets industriels «à valeur ajoutée» dans les transports de pointe comme les véhicules électriques et la mobilité durable, affirme Patrick Savard, directeur général de la Ville de Longueuil.

«Il s'agit d'un des éléments-clés de notre stratégie pour mettre en valeur des secteurs forts de notre économie, précise-t-il. Cette stratégie sur cinq ans, qui sera présentée cet automne, fera également une large place aux industries de l'aérospatiale et de l'aéronautique, déjà très présentes dans l'agglomération (Boucherville, Brossard, Longueuil, Saint-Bruno-de-Montarville et Saint-Lambert).»

L'aéroport et la zone industrielle

Il est déjà acquis que la zone industrielle qui borde l'aéroport de Saint-Hubert est appelée à connaître un développement accéléré. «Nous avons là des terrains d'une superficie de 10 millions de pieds carrés, qui nous appartiennent et que nous avons commencé à mettre en vente avec des incitatifs fiscaux», souligne Patrick Savard.

Des investissements majeurs sont également prévus à l'aéroport pour construire une aérogare et pour refaire la piste principale, «de façon à attirer de nouveaux transporteurs et de nouveaux utilisateurs», souligne, de son côté, Stéphane Bouchard, conseiller stratégique au développement économique à la Ville de Longueuil.

«Nous voulons exploiter le plein potentiel de cet aéroport régional dans le marché de l'aviation d'affaires, précise-t-il. Avec de nouveaux équipements, nous pourrons faire des propositions à un transporteur comme Porter Airlines.»

Il croit que la modernisation de l'aéroport sera un atout dans la stratégie économique de l'agglomération, qui souhaite en faire un pôle de développement régional.

«Des entreprises comme Pratt&Whitney, Agropur, Rona, Jean Coutu et Canam y font voyager leurs employés et leurs clients, relève-t-il. C'est un avantage de pouvoir prendre l'avion sur la Rive-Sud sans avoir à se rendre à Montréal-Trudeau.» Il rappelle que la municipalisation de l'aéroport est toujours un objectif. «Pour cela, il faudra avoir l'aval du gouvernement du Québec avec une modification à notre charte.»

La place Charles-Lemoyne

Un autre projet majeur est en marche. La place Charles-Lemoyne, au pied du pont Jacques-Cartier, est «au coeur de notre planification», fait observer Patrick Savard.

La Tour SSQ y sera inaugurée en février 2016, tandis que le développeur Landmark a soumis un projet de 200 millions pour la construction de tours de bureaux, d'unités d'habitation et de commerces au-dessus de l'édicule de la station de métro Longueuil.

«C'est le projet le plus sérieux qui nous ait été présenté jusqu'ici», résume le directeur général. Il est déjà prévu que le bâtiment abritant la station de métro sera rasé pour être remplacé par des tours de bureaux et de logements.

Rappelons que l'administration municipale a donné son accord de principe en vue de la réalisation de ce projet, en début d'année. «On va annoncer les grandes lignes du projet au cours des prochains mois», confirme Patrick Savard.

Faire rayonner Longueuil et l'agglomération

Le directeur général aime rappeler que l'agglomération de Longueuil compte de gros acteurs industriels qui «continuent de rayonner».

Il fait allusion, notamment, au géant de l'agroalimentaire Agropur. La coopérative va inaugurer au début de 2016 son nouveau siège social, qui accueillera plus de 600 employés, dans l'arrondissement de Saint-Hubert. L'édifice servira à la fois de siège social et de centre administratif.

Mais les défis sont de taille. Avec la réforme du ministre des Affaires municipales, Pierre Moreau, Longueuil et les villes environnantes doivent faire preuve d'imagination pour faire leur promotion économique et industrielle.

«Nous avions la CRÉ [Conférence régionale des élus], le CLD [Conseil local de développement] et le DEL [Développement économique Longueuil], énumère Patrick Savard. À compter de 2016, nous aurons à choisir un nouveau type de structure pour optimiser nos dépenses.»

Sur un horizon de sept ans, de 2015 à 2022, Longueuil prévoit réaliser des investissements qui vont totaliser 250 millions. En voici les grandes lignes:

85 millions

Investissements publics

100 millions

Investissements privés en zone immobilière

65 millions

Investissements privés en zone aéroportuaire

5 millions

Revenus fiscaux anticipés (par année)