L'agglomération de Longueuil compte 16 parcs et secteurs industriels, mais des entreprises commencent à y être à l'étroit. La réorganisation et l'agrandissement de certains d'entre eux sont sérieusement envisagés pour les prochaines années.
Le prolongement du boulevard Moïse-Vincent est le projet plus important, en terme de nouveaux espaces industriels. La route d'environ huit kilomètres parallèle à l'autoroute 30 relierait le boulevard Clairevue, à Saint-Bruno, au boulevard Grande-Allée, dans l'arrondissement Saint-Hubert. « On vise à privilégier les entreprises dans le domaine de l'aérospatiale », précise Thérèse Sainte-Marie, chef du service du développement de Longueuil.
Dans les cartons depuis plus de vingt ans, le développement de ce secteur est toutefois loin d'être chose faite. « Actuellement, nous finalisons le projet de tracé », indique Mme Sainte-Marie. La Ville en évalue également les impacts environnementaux. Après, une demande devra être faite au Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE). Aucun échéancier n'a été fixé pour l'instant.
La Ville de Longueuil avait déjà présenté un projet en 2011. Son coût était estimé à 90 millions. Elle l'a ensuite retiré avant les consultations du BAPE en disant vouloir « le ramener à des dimensions plus humaines ». Des citoyens s'étaient montrés inquiets quant au bruit, au déboisement, à l'augmentation de la circulation et à la sécurité routière.
Repenser les parcs industriels
Plusieurs parcs industriels, maintenant arrivés à maturité, devront également faire l'objet d'une réflexion quant à leur avenir. « Il va falloir être imaginatif pour la transformation et la réaffectation de certains vieux bâtiments qui ont moins leur place dans le marché actuel », note Gilles Côté, président-directeur général de Développement économique Longueuil (DEL). L'organisme aimerait aussi développer des thématiques dans les parcs industriels éventuellement. « Cela permettra de mieux cibler notre clientèle et de répondre à ses besoins.»
Il faudra également repenser l'aménagement pour permettre l'expansion des entreprises actuelles. Le printemps dernier, le Groupe Jean Coutu a justement annoncé qu'il quitterait Longueuil, faute de place. Cinquième plus gros employeur industriel de l'agglomération avec 900 travailleurs, l'entreprise s'installera à Varennes en 2016.
Le manque d'espace ne serait toutefois pas dramatique pour l'instant. « Il n'y a pas de crise de disponibilité de terrains actuellement, assure Gilles Côté. Mais à moyen terme, il va falloir songer à se doter de nouveaux espaces industriels dans l'ensemble des villes de l'agglomération. Il vaut mieux prévenir que guérir. Il faut s'assurer de pouvoir répondre aux besoins d'expansion des entreprises. »
Par ailleurs, il souligne que l'écoparc industriel de Saint-Bruno compte encore plusieurs espaces disponibles. « Il y a encore plusieurs terrains constructibles et il y a un potentiel de 4 à 5 millions de pieds carrés additionnels dans ce secteur », précise Gilles Côté.
Plusieurs entreprises de transport
En raison de leur position stratégique, près de Montréal et de grands axes routiers, les secteurs industriels de l'agglomération de Longueuil sont attrayants. Et ils le sont encore plus depuis le prolongement de l'autoroute 30, notamment dans le domaine des transports. « Chaque semaine, nous avons des demandes pour établir des centres de distribution, mais il nous manque de très grands terrains », dit Gilles Côté. Le secteur du transport, de la logistique et de la distribution est déjà le plus important de l'agglomération. Il regroupe 336 entreprises et 15 852 emplois.
Au total, les parcs et secteurs industriels comptent 2025 entreprises et plus de 64 000 travailleurs. Ces données sont plutôt stables d'une année à l'autre. « Certaines entreprises s'en vont, mais d'autres s'implantent à leur place », constate Gilles Côté. En 2012, la valeur des permis de bâtir dans le secteur industriel s'élevait à 53,7 millions dans l'agglomération de Longueuil.