«On devrait toujours rembourser son hypothèque aux deux semaines plutôt qu'aux mois. Il y a 52 semaines dans une année, ça fait l'équivalent de 13 mois et non 12», explique Pascale Cauchi, planificatrice financière indépendante.

C'est aussi le premier conseil que donne Éric Meunier, directeur principal, solutions crédit hypothécaire, Banque Nationale Groupe financier.

«Quelqu'un qui prend une hypothèque de 200 000$ à un taux de 5% sur un amortissement de 30 ans aura économisé environ 35 000$ au bout du terme s'il a décidé de payer toutes les deux semaines plutôt que tous les mois. C'est une économie substantielle et c'est relativement simple à gérer puisque généralement, les gens sont payés toutes les deux semaines», affirme-t-il.

Payer plus

Chaque institution financière a ses propres règles, mais généralement, il est aussi possible d'augmenter ses versements prévus.

«Prenons le même exemple d'hypothèque à 200 000$, dit M. Meunier. Si on paye 100$ de plus par mois, on économisera aussi environ 35 000$. Et on peut aller jusqu'à doubler ses versements. Généralement, on peut faire des ajustements comme ça une fois par année sans frais, alors que bien des gens pensent qu'ils ne peuvent rien changer à leurs versements.»

On peut aussi opter pour des paiements en capital. «Souvent, les gens font ça s'ils reçoivent une somme d'argent comme un remboursement d'impôt, un héritage, ou un gain à la loterie», ajoute-t-il.

Toutes les formes de paiements supplémentaires entraînent une réduction de la période d'amortissement du prêt, mais lors du renouvellement, on peut aussi décider de la raccourcir officiellement.

«Ça ne fait pas nécessairement une grosse différence sur les versements, mais si on passe de 30 à 25 ans, c'est un engagement. On ne pourra pas par la suite retourner à 30 ans», affirme M. Meunier.

Payer moins

Comme il arrive parfois des imprévus, certaines institutions financières permettent aussi de faire un saut de paiement.

«Si la personne a pris de l'avance dans ses remboursements, nous en tiendrons compte et elle ne sera pas pénalisée. Nous permettons également à quelqu'un qui a pris suffisamment d'avance de réduire ses versements, jusqu'à un maximum de quatre mois. Ça peut être très utile par exemple pour quelqu'un qui prend un congé de maternité, un congé sabbatique, ou qui perd son emploi», affirme Linda Dupont, directrice régionale des ventes, crédit personnel, TD Canada Trust.

L'importance du budget

C'est bien louable de vouloir rembourser plus rapidement son hypothèque, mais il ne faut pas oublier les dépenses liées à l'entretien, aux rénovations d'une maison et la possibilité que les taux d'intérêt augmentent.

«Les taux d'intérêt ne resteront jamais aussi bas qu'ils le sont pour les 10 prochaines années, affirme Mme Cauchi. C'est donc très tentant de dire aux gens de rembourser plus rapidement leur hypothèque avant que les taux ne remontent. Parce que diminuer le capital donne un coup de main si les taux remontent, disons à 7,5%.»

«Il faut apprendre de nos voisins américains! Il ne faut pas être pris à la gorge avec les paiements d'hypothèque. Il faut se garder de l'espace et aussi, prévoir un montant pour les imprévus», indique Hélène Hétu, consultante budgétaire à l'Association coopérative d'économie familiale (ACEF) de la Rive-Sud de Montréal.

Pour Pascale Cauchi, la solution optimale, c'est de faire un budget et même à la limite d'en faire plusieurs afin d'évaluer les différents scénarios possibles pour trouver le meilleur équilibre dans un quotidien de vie.

«C'est bien beau de rembourser son hypothèque, mais on ne voudra pas que ça nous empêche de manger de la viande plus d'une fois par semaine, de partir en vacances en famille et de planifier correctement sa retraite qui est loin d'être négligeable, dit-elle. Pour faire une planification financière optimale, il est impératif de regarder la situation de la personne dans sa globalité.»