Prendre un dessous d'autoroute pour en faire un milieu plus convivial, c'est l'idée derrière Parallèle 40. Sous l'impulsion de l'initiative Je vois Montréal, un groupe de jeunes ingénieurs a lancé ce projet, dont la seconde phase débutera bientôt. Entrevue avec Véronique Barry, présidente du Forum des jeunes professionnels de l'Association des firmes de génie-conseil - Québec.

Pourquoi avoir choisi d'embellir une section sous l'autoroute 40 ?

C'est un ouvrage issu du génie-conseil. C'est l'aboutissement du travail d'ingénieurs légué à la communauté, mais tout ce que les gens retiennent, c'est que c'est en béton et que c'est laid. Nous avons donc voulu le revisiter afin de le léguer à nouveau à la communauté, d'une certaine façon.

Comment le projet s'est-il mis en marche ?

Au départ, il a fallu faire des démarches auprès du ministère des Transports et de l'arrondissement. Nous avons aussi tissé des liens avec des organismes, tant pour la conception artistique que pour la réalisation. Nous avons fait appel à la population pour financer le projet. Notre objectif était de 5000 $. L'Association des firmes de génie-conseil a comblé le manque à gagner.

En quoi consistait la première phase, réalisée l'été dernier ?

Nous avons peint des murales sur les colonnes, planté des végétaux dans des bacs et créé du mobilier urbain sous l'autoroute entre les rues Drolet et Henri-Julien. Plusieurs voisins, des jeunes du projet C-Vert et du Centre des jeunes l'Escale ainsi qu'une firme de génie ont mis la main à la pâte. En tout, une quarantaine de bénévoles ont été impliqués dans le projet.

La thématique tournait autour de la dualité entre la végétation et la vie urbaine. Les murales comportaient donc beaucoup de vert et différents éléments, comme des lampadaires et des cordes à linge. Le site semble apprécié par le voisinage. Nous avons aussi été chanceux, car il n'y a eu aucun bris ou vandalisme jusqu'à maintenant.

Qu'avez-vous prévu pour la seconde phase ?

Nous voulons aménager un espace deux fois plus grand, soit 36 colonnes plutôt que 18. Ce sera dans le prolongement du premier projet, entre les rues Henri-Julien et Berri. Le budget doublera pour passer à 10 000 $. Au lieu d'aller en sociofinancement, nous aurons trois partenaires financiers, des firmes de génie-conseil. Les membres de leur personnel participeront aussi aux travaux comme bénévoles. Une partie de ceux-ci sera également réalisée par la communauté. Nous sommes en pleine réflexion quant à la thématique des murales qui seront peintes cette année, mais ce sera en continuité avec la première phase.

Prévoyez-vous une troisième phase ?

J'aimerais dire oui, mais il y aura des changements au sein du comité, alors je l'ignore. On y va une étape à la fois.

Mis à part l'embellissement du secteur, le projet a-t-il eu d'autres retombées ?

En marge des travaux sous l'autoroute, nous avons aussi organisé des conférences et ateliers pour les jeunes participants sur le métier d'ingénieur. C'était vraiment bien. En leur parlant, on voyait que certains avaient des déclics quant à ce qu'ils pourraient faire. On suscite des vocations ! Les jeunes nous ont demandé d'en refaire cette année.

Photo fournie par l’Association des firmes de génie-conseil

Plusieurs jeunes bénévoles ont donné un coup de main pour la réalisation du projet.

Photo fournie par l’Association des firmes de génie-conseil

Le réaménagement et la plantation de végétaux ont été réalisés.