Le nouveau fonds de capital de risque de Sanderling Ventures ne se contentera pas de suivre l'exemple des sociétés pharmaceutiques mondiales, c'est-à-dire d'investir très tôt dans la recherche universitaire montréalaise et québécoise en sciences de la vie.

Ce fonds met aussi sur pied, à Montréal, un incubateur d'entreprises de biotechnologie pour soutenir le développement des découvertes qu'il choisit de financer.

Cet incubateur se nomme Therillia Development et a vu le jour officiellement en septembre dernier, en même temps que Sanderling annonçait son nouveau fonds, dont le siège social est à Montréal.

«Sanderling et Therillia s'engagent résolument envers la grappe montréalaise des sciences de la vie, dit Neal Hill, vice-président aux investissements de la BDC. Cet engagement nous a conduits à placer 20 millions de dollars dans Sanderling.» Le Fonds de solidarité FTQ investit, pour sa part, 10 millions.

Au total, le nouveau fonds Sanderling, le septième, veut lever 250 millions pour développer de nouvelles entreprises de biotechnologie. Toutes ces sociétés ne seront pas forcément québécoises, mais à la BDC, on croit qu'une bonne proportion le sera.

Sanderling se concentrera sur 8 à 10 projets de recherche prometteurs. Puis, il veillera à la bonne marche des premières études sur l'humain. Du total, les investisseurs espèrent que deux ou trois projets parviendront à franchir toutes les étapes menant ultimement au chevet des malades.

Gestionnaire expérimentée

Si la BDC avance 20 millions dans Sanderling, c'est aussi grâce à la valeur de ses gestionnaires, selon M. Hill.

«Ils ont fait un coup de filet remarquable, dit-il. Ils sont allés chercher les gestionnaires qui ont fait un succès avec la biotech montréalaise Gemin X.»

La multinationale américaine Cephalon a acheté Gemin X pour la somme de 225 millions au début de 2011. Au moment de la vente, le fonds FTQ et la BDC étaient tous deux d'importants investisseurs dans Gemin X.

Au coeur de ce succès, et maintenant à la barre de Therillia, se trouve la docteure Louise Proulx. «C'est une des financières les plus habiles du monde des sciences de la vie», estime M. Hill.

Après des études de doctorat en physiologie, Mme Proulx a poursuivi ses travaux au Karolinska Institute de Stockholm, en Suède. Elle a été successivement vice-présidente scientifique pour la firme pharmaceutique Hoechst Marion Roussel, vice-présidente au développement thérapeutique pour Biochem Pharma, vice-présidente au développement des affaires chez Génome Québec, vice-rectrice à la recherche à McGill et siégeait au conseil d'administration de Gemin X au moment de la vente à Cephalon.

Synergies en vue

Michelle Savoie, directrice générale de Montréal InVivo, la grappe des sciences de la vie du Montréal métropolitain, voit des partenariats montréalais se nouer dans un proche avenir avec Therillia. «Il y a, par exemple, une complémentarité excellente avec un institut comme NéoMed», dit-elle.

L'Institut NéoMed, logé dans les anciennes installations de la société pharmaceutique Astra Zeneca, dans l'arrondissement de Saint-Laurent, dispose de locaux spécifiquement adaptés pour la recherche biotechnologique.

«La vocation de l'Institut est de loger des biotechs naissantes et de leur offrir l'environnement propice à leurs premiers pas», explique Max Fehlmann, président de NéoMed.

L'Institut dispose de la capacité suffisante pour accueillir 10 biotechs naissantes, en plus des 14 qui y sont déjà logées. On peut aisément imaginer que les biotechs sur lesquelles Sanderling ciblera ses placements pourraient loger au départ chez NéoMed et profiter de l'environnement scientifique et technique qui s'y trouve.