Multiplication des fusions et acquisitions, nouvelles sources de financement pour les biotechnologies, processus de recherche complètement revus: l'industrie pharmaceutique nage en pleine réorganisation depuis quelques années.

«Les pharmaceutiques ont réalisé que les produits dans leur pipeline ne parviendraient pas à combler les trous laissés par la fin des brevets de leurs blockbusters. On assiste donc à une réorganisation, à des fusions, à des acquisitions et ce n'est pas terminé », affirme Michelle Savoie, directrice générale de Montréal InVivo, la grappe des sciences de la vie et des technologies de la santé du Montréal métropolitain.

Plusieurs projets sont en élaboration dans l'industrie pharmaceutique québécoise pour profiter de la réorganisation.

D'abord, pour relancer l'industrie des biotechnologies qui a souffert ces dernières années du financement très difficile, le Fonds d'amorçage AmorChem est maintenant prêt à investir plus de 40 millions dans des entreprises.

«Dans le secteur des biotechs, l'hémorragie de 2009 est terminée, mais ça n'a pas vraiment repris. Nous misons sur ce fonds pour y arriver et aussi, nous attendons de voir ce qui arrivera avec le Fonds Teralys, dont une partie devrait être consacrée au secteur des sciences de la vie », indique Mme Savoie.

Montréal InVivo lancera également un programme de mentorat dans les prochains mois. «Nous souhaitons que les jeunes chercheurs-entrepreneurs puissent avoir accès à des entrepreneurs chevronnés qui ont connu du succès dans le monde bien particulier du développement du médicament», précise la directrice générale.

Montréal In Vivo travaille aussi avec différents acteurs de l'industrie pour développer une stratégie dans le domaine de la médecine personnalisée.

«Les médicaments développés sont de plus en plus ciblés et l'industrie a besoin de faire des tests diagnostiques pour prouver leur efficacité. Nous voulons que différentes entreprises puissent travailler ensemble pour y arriver et qu'elles choisissent le Québec pour le faire puisque notre système de santé public et notre expertise en recherche sont parfaits pour faire cette validation», affirme-t-elle.

La grappe se réjouit également que le Consortium québécois sur la découverte du médicament ait accueilli deux nouveaux partenaires en début d'année, soit GSK et Boeringer Ingelheim.

«Il y a donc plus de financement pour le programme de recherche précompétitif et ça profitera à l'ensemble du secteur, croit Michelle Savoie, puisque de nouvelles expertises seront développées et ce sera une façon d'attirer de nouveaux investissements.»