La Loi sur le courtage immobilier, en vigueur depuis le 1er mai 2010, a modifié les conditions d'accès à la profession. Certains établissements d'enseignement en ont profité pour créer de nouveaux programmes sur mesure en immobilier commercial.

Depuis mai 2010, toute personne qui veut exercer le métier de courtier doit obtenir un permis spécifique, que ce soit tant que courtier résidentiel, commercial ou hypothécaire, auprès de l'Organisme d'autoréglementation du courtage immobilier du Québec (OACIQ), qui fait office d'ordre professionnel.

Si tous peuvent s'inscrire à l'examen pour devenir courtier en immobilier commercial, il faut de bonnes connaissances en affaires et finances pour espérer le réussir, explique Stéphanie Fournier, responsable des relations avec les médias à l'OACIQ. «Avec la nouvelle loi, la formation n'est plus nécessaire. Par contre, il y a des discussions en ce moment qui la ramènerait peut-être obligatoire», ajoute-t-elle.

Trois collèges offrent désormais des programmes spécifiques en immobilier commercial. Le Collège de l'immobilier du Québec et l'Institut Teccart proposent un AEC Courtier en immobilier commercial. De son côté, le Collège d'enseignement immobilier (CEI) a mis sur pied un AEC Techniques de courtage immobilier commercial et hypothécaire, offert de mai à décembre.

La demande semble être au rendez-vous; le CEI se fait régulièrement contacter par des agences qui cherchent à recruter des courtiers en immobilier commercial. Le problème, explique Yves Tanguay, directeur général, c'est que le CEI ne réussit pas à diplômer suffisamment d'étudiants. En décembre dernier, seulement sept personnes ont obtenu leur diplôme. «Très peu de personnes réussissent le programme au complet, car c'est très difficile. Il faut notamment des compétences en finances et en comptabilité.»

Chez CBRE, la plus grande firme de courtier immobilier au monde qui compte 150 employés à Montréal (dont une trentaine de courtiers), on recherche des candidats bilingues qui détiennent une formation universitaire en finances ou économie, par exemple. «On demande des gens très forts en analytique, qui ont des compétences techniques avec les logiciels informatiques et qui sont capables de dialoguer avec les clients», explique Brett Miller, VP exécutif pour CBRE.

L'évolution au sein de l'entreprise est très régulée, assurant ainsi un standard de qualité. «Nos jeunes courtiers n'ont pas le droit de travailler un mandat avant d'avoir été trois ans chez nous. Ils vont commencer dans notre département de recherche et ensuite ils vont travailler en équipe avec des seniors dans un secteur précis, que ce soit industriel, investissement, appartement, etc.», conclut M. Miller.