Plus on est jeune, plus on devrait prendre de risques en matière d'investissement. Et plus on vieillit, plus on devrait protéger ses billes. C'est ce que la plupart des conseillers financiers et autres planificateurs vous diront.

Investir en fonction de son âge semble donc être la chose la plus logique. Mais ce n'est pas une panacée, affirment les spécialistes à qui nous avons parlé.

Rappelons qu'il faut être âgé d'au moins 18 ans pour détenir des fonds communs. À l'instar de ses collègues, Jean-René Ouellet, analyste principal chez Valeurs Mobilières Desjardins suggère donc aux 18-45 ans de maximiser la croissance de leur capital.

Un portefeuille composé de 70% d'actions et de 30% d'obligations est tout à fait approprié, selon lui.

Croissance et protection

Chez les 45 à 60 ans, on cherchera plutôt à équilibrer la croissance et la protection de son capital.

Du genre 50% d'actions et 50% d'obligations. «On va vouloir sortir du marché boursier pour aller vers des revenus plus fixes, des produits plus sûrs», croit Josée Laframboise, planificatrice financière et spécialiste en retraite chez BMO.

Quant aux 60 ans et plus, ils devraient logiquement réduire leurs risques, ajoute Mme Laframboise. «Comme les gens commencent à décaisser à cet âge, ça prend des revenus fixes et non plus des portefeuilles trop volatils», dit-elle.

Cela dit, même si on respecte la vieille théorie voulant que le pourcentage de revenus fixes dans un portefeuille doive être proportionnel à son âge (ex: 80 ans = 80% d'obligations), il n'y a pas de recette universelle.

Chaque investisseur est différent. Tout est une question d'objectif, croit Jean-René Ouellet, analyste principal chez Valeurs Mobilières Desjardins.

«La notion qui est le plus souvent escamotée, c'est l'objectif. Les gens investissent à tâtons. Il faut faire des choix selon ses objectifs. Il faut personnaliser son portefeuille. Il y a plus de 4000 fonds au Canada. Du très volatil au très sécuritaire», dit M. Ouellet.

Selon l'analyste, les nouveaux retraités ont parfois tort de penser à court terme. «Chez un couple de 65 ans, il y a 95% de probabilités que l'un des deux conjoints vive jusqu'à 95 ans. Ce qui laisse encore 30 ans où il est possible de prendre des risques. Évidemment, quand on ne travaille plus, il faut tempérer ses décisions», croit-il.

Répartition d'actifs

L'âge est un bon déterminant, mais il ne devrait pas être le seul, croit Guy Côté, conseiller et vice-président Financière Banque Nationale.

«Il faut aller plus loin que ça. Le mot d'ordre, peu importe l'âge, est qu'il faut faire un plan pour avoir une bonne répartition d'actifs. C'est comme ça que l'investisseur passe au travers des crises. D'ailleurs, c'est en temps de crise qu'on peut vraiment savoir si on a bien saisi les besoins de l'investisseur, si son profil est bon ou non», explique-t-il.

Josée Laframboise de BMO est d'accord. «L'investisseur doit savoir ce qu'il veut. Désire-t-il placer de l'argent à court terme dans le but d'acheter une maison d'ici cinq ans? Ou veut-il cotiser à son REER dans un horizon à plus long terme. Personne n'est pareil. Et c'est notre travail à nous, les conseillers, de bien saisir ce que l'investisseur recherche», dit-elle.