Mines Virginia est l'un des plus grands succès d'exploration québécois des deux dernières décennies. Son président, André Gaumond, nous présente ses prochains objectifs et sa stratégie pour les réaliser.

Mines Virginia a réalisé un grand coup dans le monde de l'exploration: elle a découvert l'important gisement aurifère Éléonore, à la Baie-James, puis elle l'a vendu à Goldcorp, en 2006, pour un demi-milliard!

Et, de l'avis de son président André Gaumond, «d'autres chances de gagner» pointent à l'horizon.

Au début de l'année, Virginia a convaincu un consortium formé de Sidex, Sodemex et du Fonds de solidarité FTQ d'engager 20 millions sur quatre ans pour l'exploration du projet Coulon, situé à la Baie-James.

La raison? Un volume de minéralisation de près de 14 millions de tonnes à des teneurs significatives en zinc, cuivre et argent y a été découvert.

«Profitant de notre expertise en exploration, on achète depuis peu des redevances sur des projets d'exploration peu avancés», explique M. Gaumond.

Dans ce contexte, Virginia prévoit d'investir quelque 13 millions en exploration cette année et autant l'an prochain. Le projet de Coulon et celui de Wabamisk, tous deux à la Baie-James, absorberont une part importante des fonds.

«Wabamisk, ça pourrait être notre deuxième Éléonore!», lance M. Gaumond.

Au cours de l'hiver, l'entreprise a réalisé des forages sur cette propriété située dans la région du réservoir Opinaca. Wabamisk comprend 1004 claims désignés couvrant une superficie de 527 km2.

Stratégie d'affaires

Mais une grande part du succès de la société d'exploration dépendra de la mise en place et de l'application rigoureuse de stratégies d'affaires adéquates, souligne son président. «La chance et le hasard se chargent du reste», ajoute-t-il.

Depuis la création de Mines Virginia, il y a 20 ans, André Gaumond mène de front une stratégie d'exploration et une stratégie corporative.

«Premièrement, nous avons ciblé le Québec et sa partie nord. Puis nous avons développé l'expertise pour y travailler, en y greffant une stratégie de partenariat pour le financement et de diversification des métaux recherchés», explique-t-il.

Finalement, Virginia a appuyé le tout sur une stratégie de présence à long terme basée sur la constitution d'un fonds de roulement suffisant et permanent, et sur une politique d'acceptabilité sociale dans les communautés d'accueil.

«Toutes nos stratégies sont reliées: plus tu te concentres sur tes activités, plus tu deviens un expert, et plus ça facilite la recherche de partenaires, dit-il. Plus tu diversifies, plus tu diminues le risque. Tout cela augmente les chances de faire des découvertes.»

Pour sa part, la stratégie d'entreprise est basée sur la spécialisation de Virginia. «On se concentre sur ce qu'on fait de mieux, soit l'exploration, et on laisse l'exploitation des mines à d'autres», résume M. Gaumond.

D'où la vente des découvertes rendues à un stade avancé.