Cinq stations-service offrant du gaz naturel liquéfié (GNL) borderont d'ici le printemps 2015 les autoroutes 20 et 401 au Québec et en Ontario. Intégrés à la «route bleue», ces nouveaux points de ravitaillement formeront la première offre publique de GNL dans l'est du pays.

C'est le long de l'axe Toronto-Rivière-du-Loup que seront réparties ces nouvelles stations-service, qui devraient entrer en fonction à un moment où la demande pour le GNL sera encore naissante. Une situation qui n'inquiète pas Luc Génier, vice-président de la commercialisation chez Gaz Métro. Selon lui, ces nouveaux points de ravitaillement devraient agir comme catalyseur et inciter de nombreux transporteurs à passer du diesel au GNL.

«Aujourd'hui, on est à la croisée des chemins, dit-il. Il y a un engouement pour le gaz naturel liquéfié, mais il faut d'abord déployer les infrastructures pour convaincre les transporteurs.»

Pour l'instant, on compte sur les doigts d'une main les entreprises de l'est du pays qui ont déjà adopté le GNL. Du nombre, il y a Loblaws, qui a commandé en mai cinq camions adaptés à ce carburant, ainsi que Transport Y.N. Gonthier, de Saint-Romuald, qui s'est procuré deux véhicules en 2012.

Aucune entreprise ne s'est toutefois autant engagée que Transport Robert. Misant sur une flotte qui comptera bientôt 180 camions roulant au GNL, le transporteur de Boucherville est aussi le premier à s'être doté de stations de ravitaillement en GNL, situées à ses installations de Montréal et de Mississauga, en plus d'une troisième, mobile celle-là.

En ajoutant cinq pôles supplémentaires entre Toronto et Rivière-du-Loup, Gaz Métro s'attend à voir d'autres entreprises suivre l'initiative de Transport Robert. «On compte environ 48 000 déplacements de camions lourds par semaine sur cet axe routier, dit Luc Génier. Il y a plusieurs millions de litres de diesel qui vont aller au GNL avec le temps.»

Il faut dire que c'est déjà incitatif financièrement. Actuellement, le GNL est beaucoup plus abordable que le diesel: une économie allant jusqu'à 40 % du kilomètre pour les transporteurs, affirme Luc Génier.

Une offre multiple

En plus de fournir du GNL, les cinq nouvelles stations viendront répondre à une demande grandissante pour des sources énergétiques alternatives. Ainsi, on y trouvera non seulement des essences conventionnelles et du diesel, mais aussi de l'éthanol (E85), du propane pour automobiles, des bornes électriques et peut-être même du gaz naturel comprimé (GNC), si la demande est au rendez-vous.

«Le consommateur a la possibilité de faire des choix lorsqu'il se procure un véhicule, explique François Dupont, directeur général d'Énergies Sonic. Il y aura dans ces stations une offre pour répondre à ces différentes alternatives.»

C'est d'ailleurs Énergies Sonic qui sera responsable de l'exploitation des cinq stations-service. Celles-ci porteront conséquemment une enseigne représentant les intérêts à la fois de Sonic et de Gaz Métro solutions transport.

Des cinq stations-service prévues, c'est celle de Lévis qui devrait être ouverte en premier, selon François Dupont. «Au printemps 2014 au plus tard», affirme-t-il. À celle-là s'ajouteront ensuite des stations à Rivière-du-Loup et Cornwall, en plus d'une autre au sud de Montréal et d'une cinquième à l'est de Toronto.

Grâce à son usine de liquéfaction située dans l'est de Montréal, Gaz Métro se positionne avantageusement pour approvisionner les futurs transporteurs qui opteront pour le GNL. Seul le distributeur ontarien Union Gas possède aussi une installation de liquéfaction dans l'est du pays.

En plus de miser sur l'industrie du camionnage, Gaz Métro comptera parmi ses clients les deux traversiers de la connexion Baie-Sainte-Catherine-Tadoussac et celui qui relie Matane, Baie-Comeau et Godbout.

Gaz Métro travaille aussi de concert avec le Canadien National pour implanter le GNL dans le secteur ferroviaire.