Les thés et tisanes biologiques et équitables ont permis à Trans-Herbe de percer le marché de la Scandinavie, plus particulièrement la Suède. Les astres sont maintenant alignés pour que la PME de Saint-Bruno-de-Montarville prenne d'assaut la Norvège, un pays qui compte l'un des PIB les plus élevés au monde.

ENTREPRISE: Trans-Herbe

EN NORVÈGE DEPUIS: 2005

POURCENTAGE DES REVENUS TIRÉS DE CE PAYS: 4 %

NOMBRE D'EMPLOYÉS DANS CE PAYS: 0

QUOI DE NEUF ?

Par le truchement d'un importateur centralisé en Suède, Trans-Herbe tire déjà 4 % de son chiffre d'affaires en Norvège. Mais après avoir conclu une entente il y a quelques mois avec l'un des plus importants distributeurs alimentaires de ce royaume de cinq millions d'habitants, le manufacturier québécois souhaite y réaliser 10 % de ses ventes à moyen terme. Un défi à la hauteur de la PME et de son directeur Innovation et nouvelles opportunités d'affaires, Christian Sauvé. « L'entente est signée, dit-il, mais c'est maintenant que le gros travail commence. Il faut amener de l'eau au moulin et faire connaître notre produit davantage. »

L'ÉLÉMENT DÉCLENCHEUR

Par l'entremise de l'ambassade du Canada et de ses délégués commerciaux, Trans-Herbe a appris vers 2004 que la Scandinavie affectionnait les produits biologiques et équitables, un créneau où le manufacturier de la Montérégie excelle. Résultat : dès 2005, un importateur suédois a adopté les produits de la PME québécoise de 125 employés. « Le bio et l'équitable étaient déjà très en vogue là-bas, mais il n'y avait à peu près pas d'offres en termes de thés et de tisanes, explique Christian Sauvé. Sans vouloir être réducteur, les produits existants n'étaient pas très invitants. Leur présentation n'était pas très alléchante. Les Suédois ont eu un coup de coeur pour nos produits. C'est allé très vite. On ne pensait pas que ça allait être aussi gros. » Aujourd'hui, Trans-Herbe expédie en moyenne un conteneur toutes les trois semaines en direction de la Scandinavie. Outre l'Europe du Nord, l'entreprise de Saint-Bruno exporte également aux États-Unis, au Mexique, au Japon, à Taiwan, en Nouvelle-Zélande, de même qu'en France, en Belgique et, depuis peu, en Espagne.

LA STRATÉGIE

Comme ce fut le cas pour la Suède, Trans-Herbe va miser sur le réseau des hôtels, des restaurants et des institutions (HRI) pour faire sa marque en Norvège. 

« Le but, c'est que la population découvre nos produits haut de gamme au restaurant ou ailleurs et qu'ensuite elle en fasse la demande auprès des détaillants. »

- Christian Sauvé, directeur Innovation et nouvelles opportunités d'affaires chez Trans-Herbe

Rien n'est toutefois acquis. « La Norvège est un gros consommateur de café ; c'est l'un des pays où il y a le plus de microtorréfacteurs, dit-il. Pour 45 tasses de café, il se boit environ une tasse de thé. Mais nous avons une grande sélection de boissons chaudes et réconfortantes qui sont adaptées aux goûts de la clientèle scandinave, comme nos thés chaïs ou nos tisanes au pain d'épice. » Même si Trans-Herbe tire 65 % de ses revenus avec les marques privées, c'est avec ses marques maison Four O'Clock et La CourTisane qu'elle entend gagner des parts de marché en Norvège. Trans-Herbe s'intéresse à la Norvège depuis deux ans. « Le fruit n'était pas mûr, dit M. Sauvé. Mais au début de 2015, nous avons rencontré notre distributeur norvégien au Biofach en Allemagne, le plus gros salon bio et équitable au monde. »

L' ANECDOTE

Ce n'est pas la première fois qu'on compare le Québec à la Scandinavie. À juste titre, croit Christian Sauvé, directeur à la PME Trans-Herbe. « La Norvège m'a beaucoup fait penser aux Laurentides, dit-il. Le sens de l'humour des Norvégiens est très similaire à celui des Québécois. Nous avons de belles affinités avec eux. Et ce qui fait encore plus plaisir, c'est que durant les dégustations de nos produits, nous avons séduit le coeur de bien des Norvégiens. Ils nous ont dit que nos thés et tisanes leur rappelaient des souvenirs de jeunesse. »

EN BREF

1,3 milliard: valeur des échanges commerciaux entre le Québec et la Norvège en 2014

PRINCIPALES EXPORTATIONS DU QUÉBEC EN 2014

- Fèves de soja, même concassées ;

- Aluminium sous forme brute ;

- Turboréacteurs, turbopropulseurs et autres turbines à gaz.

PRINCIPALES IMPORTATIONS DU QUÉBEC EN 2014

- Huiles brutes de pétrole ou de minéraux bitumineux ;

- Huiles de pétrole ou de minéraux bitumineux autres que les huiles brutes, etc.

- Ferro-alliages.

Sources : Statistique Canada et Institut de la statistique du Québec (juin 2015)