Dans l'évangile selon Jean-Guy Moreau, Dieu demande à Jean Drapeau de l'aider à rafraîchir le look du paradis.

«D'accord Seigneur, répond M. le Maire, à qui on ne la fait pas, mais y a-t-il du budget?»

Même question de la part des sous-traitants de l'aéronautique montréalaise qui veulent devenir des intégrateurs. C'est la première de leurs deux inquiétudes principales.

Pour André Viau, directeur du portefeuille aéronautique au Fonds de solidarité de la FTQ (un portefeuille considérable, avec plus de 250 millions investis à ce jour), la réponse est oui.

«Nous suivons le projet MACH avec beaucoup d'intérêt, dit-il. Nous y voyons un moyen pour les meilleurs sous-traitants montréalais d'accéder à l'élite mondiale. Le Fonds est prêt à investir dans les plus performants. Nous sommes conscients des coûts attachés à ce très nécessaire franchissement d'étape. Mais nous y voyons aussi une très belle occasion d'affaires.»

Engagement à long terme

Second souci, tel qu'exprimé par Éric Faucher, Président de Marquez Transtech, fournisseur d'éléments de cabines de pilotage et de conduits d'aération, la crainte de se faire larguer par le donneur d'ordre en chemin.

«MACH est une occasion en or, constate-t-il. Je veux que notre entreprise franchisse ce pas. Mais il faut que les grands donneurs d'ordres aident les PME à grossir. Il faut de leur part un engagement à long terme envers ceux qui se lancent dans l'aventure et qui acceptent les risques et conditions qu'elle comporte.»

Janice Davis, Vice-présidente, approvisionnement chez Bombardier Aéronautique, rappelle que les donneurs d'ordre sont déjà très investis dans la démarche de spécialisation de leurs fournisseurs de premier rang.

«Je crois que la relation entre avionneur et sous-traitant désireux de devenir intégrateur doit avant tout être transparente», dit-elle. Au reste, Mme Davis résume les exigences des avionneurs le plus simplement: «Nous voulons de la bonne qualité à un bon prix.»