Vingt-cinq métallurgistes sont déjà installés au Québec. Nos atouts sont nombreux pour attirer leurs investissements. Reste à bien les vendre et se faire connaître davantage sur la scène internationale. C'est le défi de l'heure.

Arcelor-Mittal, Alouette, Rio Tinto Alcan, tous ces grands noms ont choisi le Québec pour investir. Pourtant, leur carré de jeu est le monde et la compétition, notamment des pays en voie de développement riches en matières premières, est forte.

«Ces entreprises recherchent généralement de l'énergie en abondance et propre et veulent s'installer près des fleuves et de ports en eau profonde. Nous avons tout cela et, en plus, on a de bons gisements de fer», explique Chantal Corbeil, porte-parole d'Investissement Québec, qui axe ses efforts également sur l'attraction d'entreprises dans la deuxième transformation de métal, notamment celles qui fabriquent des panneaux solaires et du silicium de métal.

À ces atouts du Québec, Howard Silverman, PDG du Groupe CAI Global, un cabinet-conseil en investissement, ajoute «la qualité et la loyauté de la main-d'oeuvre québécoise». Non seulement les établissements scolaires offrent «des formations en lien avec l'industrie», souligne Chantal Corbeil, mais le taux de scolarisation est bon. Quant à la mobilité, le taux est bien moindre qu'ailleurs en Amérique du Nord, assurant aux entreprises une faible "rotation". «Il faut se vendre.»

Accompagnement

Enfin, plusieurs organismes à l'échelle provinciale - comme IQ - ou locale - comme Montréal International ou Québec International - démarchent puis accompagnent les futurs investisseurs, ce qui représente un avantage important pour les firmes internationales. «Nous avons 12 démarcheurs dans le monde, indique Chantal Corbeil, et lorsque les sociétés se rendent au Québec pour leur prospection, nous visitons les lieux éventuels pour leur installation avec elles, rencontrons les municipalités, les syndicats pour les questions de main-d'oeuvre, Hydro-Québec pour profiter de tarifs avantageux, nous les aidons à solliciter des aides financières, etc.»

Malgré tout, «est-ce qu'on fait assez d'efforts pour attirer les investissements métallurgiques au Québec?», s'interroge Howard Silverman. Il regrette que «le gouvernement mette plus l'accent sur des domaines comme les jeux vidéo ou les TIC que sur celui de la métallurgie». Le secteur, qui doit encore lutter contre l'image d'une industrie lourde et polluante, n'est pas à la mode.

Pourtant, «il y a d'autres grands joueurs qui ne sont pas encore présents au Québec», rappelle M. Silverman. Le Plan Nord était vu comme un «bon plan de marketing». Maintenant, «il faut redevenir proactifs, avoir une politique de développement et vendre nos atouts pour être sur la carte, martèle le spécialiste. Le Québec comme destination de choix pour des investissements métallurgiques internationaux n'est pas encore assez connu dans le monde».