Les «onze prochains», appelés Next Eleven ou N-11 en anglais, sont un ensemble de pays qui devraient compter parmi les plus importantes économies de la planète au cours du présent siècle. Cette semaine: le Bangladesh et le Pakistan.

Le Bangladesh et le Pakistan font partie du sous-continent indien, la région la plus peuplée du monde. Ensemble, ils comptent aujourd'hui près de 310 millions d'individus. Longtemps affligés par la pauvreté et le chômage, ces deux pays de confession musulmane sont sur le point de connaître un peu de prospérité. Bref, au cours des prochaines décennies, leur économie devrait enfin décoller, soutient Peter G. Hall, économiste en chef à Exportation et Développement Canada (EDC).

Q Quelle est la situation économique du Pakistan et du Bangladesh?

R Même si le colonialisme y a laissé des traces, ces deux pays commencent à s'ouvrir aux investissements étrangers. C'est particulièrement le cas au Bangladesh, où la Chine fait de l'impartition depuis plusieurs années. Le gouvernement en place a procédé à des réformes pour accueillir des entreprises étrangères, plus particulièrement dans le secteur du textile et des vêtements. Quant au Pakistan, le sentiment anti-Occident y est encore très fort. On sent une certaine léthargie économique. Les tensions causées par les fondamentalistes et l'instabilité politique jouent contre le pays. Si une entreprise veut investir là-bas, elle doit être extrêmement déterminée. Pourtant, ce pays a des atouts: sa population est éduquée et elle est en croissance. Mais des réformes doivent être mises de l'avant pour augmenter la productivité.

Q Pourquoi les entreprises canadiennes devraient-elles faire affaire avec ces pays?

R Le potentiel est à la fois dans les faibles coûts de production et la disponibilité d'un immense bassin de main-d'oeuvre. Pour le moment, les entreprises canadiennes observent et attendent avant de prendre une décision par rapport à ces deux pays. Or, nous savons tous que la main-d'oeuvre du Canada va continuer à vieillir. Par conséquent, nous n'aurons pas assez de gens pour pourvoir les postes vacants. Même si nous accueillons plus d'immigrants, nous devrons, comme plusieurs autres pays dans le monde, nous tourner vers des pays comme le Bangladesh et le Pakistan pour mettre en place nos propres chaînes d'approvisionnement.