Et si Québec solidaire était élu mardi ? Les droits de scolarité disparaîtrontils ? Les REEE seront-ils désormais inutiles? D'accord, ce scénario est aussi hypothétique qu'improbable, mais il nous permet d'aborder cette question: combien investir dans un REEE, alors que notre futur Albert Einstein, qui n'émet encore que de joyeux borborygmes, n'entreprendra ses études que dans un lointain et fort incertain avenir? La réponse : suffisamment pour au moins recueillir quelques subventions. Sait-on jamais.

Que pour les riches ?

On pourrait croire que les REEE ne sont destinés qu'aux riches qui ont déjà bourré leurs REER à ras bord et qui ont déjà suffisamment d'assurance vie pour cette existence et la prochaine. « Arrêtons de dire que ce n'est que pour les nantis, c'est faux», rétorque Nathalie Bacha nd , planificatrie financière chez Bachand Lafleur Groupe Conseil. Au contraire, le REEE s'adresse aussi peut-être même avant tout aux faibles revenus. « J'ai déjà fait des analyses qui montrent qu'un jeune couple serait mieux de cotiser au REEE qu'au REER», ajoute-t-elle. Bien sûr, ce sont les diverses subventions à l'épargneétudes qui rendent cet outil si attrayant.

En fait, même si l'enfant ne fait pas d'études, qu'il est impossible de transférer son REEE à un autre enfant et qu'il faut rembourser les subventions, le jeu en vaut encore la chandelle, confirme le comptable agréé et planificateur financier Éric Brassard, de Brassard Goulet Yargeau. « Dans le pire scénario, il faudra s'imposer sur les rendements qu'on a faits sur nos cotisations, mais on garde quand même le rendement (lui aussi imposable) sur les subventions dont on a bénéficié pendant des années », dit-il.

Pour les familles à faible revenu, l'effet des subventions est spectaculaire, au regard des sommes cotisées.