Au niveau économique, la Ville de Saint-Hyacinthe se démarque à l'échelle de la province par ses talents de séductrice auprès de sociétés étrangères. Et ça marche.

En 2010 et 2011, les investissements industriels provenant d'intérêts basés hors du Canada se chiffraient à 149 millions sur un montant total de 355 millions.

Le Centre local de développement (CLD) les Maskoutains dresse un bilan marqué par un rayonnement international de la région qualifié d'historique.

«Ces deux dernières années, jamais les investissements étrangers n'ont été aussi importants pour notre économie», observe avec enthousiasme, Mario De Tilly, directeur général du CLD depuis 1992.

L'an dernier, 13 projets d'implantation ou d'expansion d'entreprises originaires de l'extérieur du pays représentaient une somme de 52 millions, soit plus du tiers des investissements manufacturiers totalisant 146 millions.

Selon M. De Tilly, il n'existe pas de recette miracle pour convaincre des dirigeants à miser sur Saint-Hyacinthe plutôt qu'ailleurs pour développer leurs affaires en Amérique du Nord.

«Réussir à attirer dans la région des sociétés étrangères est l'aboutissement d'un long processus. Je pense que c'est le résultat de nos prospections à l'internationale et la présence de partenaires financiers traditionnels comme Investissement Québec. Parfois, la chance est aussi de notre côté», explique le commissaire industriel.

En 2011, le brasseur allemand Karlsberg a choisi Saint-Hyacinthe comme pied-à-terre outre-Atlantique pour fabriquer la gamme de produits Boris composée de bières, coolers et alcomalts.

Udo Helfgen, responsable des activités internationales chez Karlsberg, motive cette décision par la volonté de développer la commercialisation de ces boissons sur l'ensemble du continent américain.

En 2010, le géant français Veolia Environnement, spécialisé à l'échelle planétaire dans les métiers touchant l'eau, la propreté, l'énergie et les transports, avait annoncé un investissement de 43 millions pour construire à Saint-Hyacinthe une usine de régénération des huiles usées. Un investissement majeur qui fut bonifié de 12 millions l'an dernier.

Parallèlement, le chef de file mondial du chocolat industriel, la suisse Barry Callebaut, avait confirmé en novembre, un montant de 20,6 millions pour poursuivre sa croissance à son usine de Saint-Hyacinthe. Barry Callebaut est le troisième employeur privé de la région (450 salariés) derrière Olymel et Intact Assurance.

«Le fait que deux grandes multinationales choisissent Saint-Hyacinthe pour la réalisation de projets d'envergure plutôt que d'autres villes situées aux États-Unis ou au Mexique n'est pas banal. C'est un signal clair de l'attractivité de notre région et de la qualité de ses travailleurs», estime Mario De Tilly.

Audrey Baxter, présidente de l'entreprise écossaise qui porte son nom, a eu du flair en acquérant en 2004 Soupe Expert, une entreprise qui avait des difficultés financières, mais qui détenait 70% du marché de la soupe en conserve de marques privées au Canada.

«Baxters a choisi de s'implanter à Saint-Hyacinthe en raison du potentiel de croissance canadien et américain et de sa localisation dans le berceau agroalimentaire québécois», indique Gilles Barbeau, vice-président des activités chez Baxters Canada.

Le succès ne s'est pas fait attendre puisque de 2004 à aujourd'hui, le chiffre d'affaires a grimpé de 12 millions à 80 millions. En 2007, l'acquisition de l'entreprise ontarienne Cangro Soup a permis à Baxters de mettre dans sa marmite les soupes de marque Aylmer et Primo.