Dans le domaine des affaires, les trois types de relève les plus courants sont les suivants: l'entreprise demeure dans la famille; elle est vendue à un employé ou à un cadre; ou bien elle est cédée à une tierce partie qui provient de l'extérieur. Chaque cas est unique.

Ce qui fait dire à Louise Cadieux, professeure en management à l'Université du Québec à Trois-Rivières, que le processus de relève n'est pas le même pour tout le monde. Voici donc, selon elle, les trois scénarios qui représentent le mieux ce que vivent les repreneurs d'une entreprise.

«Quand c'est familial, le processus de socialisation du repreneur dure toute une vie. À partir du moment où l'enfant - ou le frère, la soeur, etc. - est en contact avec la PME familiale, il doit prouver sa légitimité. Les choses se font de façon moins formelle, comme si tout le monde tenait pour acquis que le membre de la famille devienne un jour le patron, dit-elle.

«Quand c'est un employé ou un cadre, tout se fait de façon plus organisée dès le moment où il y a un contrat psychologique entre le prédécesseur et le repreneur. Dans ce cas-ci, le repreneur a les mêmes défis que le membre de la famille, comme bien connaître les valeurs et la culture de l'entreprise, mais son apprentissage se fera sur une plus courte période», indique Mme Cadieux.

Pour ce qui est du repreneur externe, il a très peu de temps pour se familiariser avec son nouvel environnement. «C'est lui qui a le plus de défis à relever. Il prend en charge quelque chose qui appartenait à quelqu'un d'autre. C'est seulement à partir du moment où il devient le vrai proprio que les choses commencent officiellement. Sa période de transition est très courte. Son processus de socialisation se fait plus tard», conclut la professeure.

Louise Cadieux vient de terminer la coordination d'un ouvrage collectif à paraître en septembre. Ce livre, auquel participent 17 auteurs québécois et français, portera sur l'interaction entre le cédant et le repreneur.